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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 05:33

La négociation sur les régimes complémentaires de retraites Agirc et Arrco, hier, n'a pas permis d'avancée. Le Medef propose de repousser à 61 ans, en 2014, l'âge de départ à la retraite en échange du maintien du rendement des régimes.

Selon le Medef, relever l'âge de la retraite constitue une mesure indispensable pour sauver les régimes Agirc et Arrco, qui vont basculer dans le rouge pour la première fois.

A trois semaines de son terme supposé, la négociation sur les régimes de retraite complémentaire Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés) reste dans l'impasse. Hier, le Medef a présenté un premier projet d'accord où il propose de relever l'âge minimal de départ pour toucher une retraite à taux plein. Une mesure indispensable, selon lui, pour sauver ces régimes, qui vont basculer dans le rouge pour la première fois. « Si on ne fait rien, les réserves seront épuisées en 2014-2015 », a insisté Jean-René Buisson (Medef), ce que les syndicats contestent. Pour atteindre son objectif, le patronat, après avoir laissé planer la menace de propositions plus radicales, accepte de ne porter cet âge minimal qu'à 61 ans, en 2014, et de ne lancer le mouvement qu'en 2011, à raison alors d'un trimestre supplémentaire par an.

Propositions insuffisantes

Toute sa proposition est bâtie autour de cette logique en deux temps, dans l'espoir d'arracher un accord sur la durée (jusqu'en 2014). L'accord évoque une revalorisation des cotisations salariales et patronales s'appliquant aussi à partir de 2011. Le texte ne chiffre pas ces hausses (les syndicats réclament 1 %). Toujours à compter de 2011, les rendements des deux régimes seraient rendus constants, une revendication syndicale. D'ici là, ils continueraient de décroître et le rendement de l'Agirc serait aligné sur celui, plus faible, de l'Arrco (les avantages familiaux Agirc seraient aussi alignés sur ceux de l'Arrco).

Ces propositions sont largement insuffisantes pour débloquer la situation. Les syndicats sont restés vent debout contre tout relèvement de l'âge minimal de départ. « Pas question d'agir sur les paramètres d'âge ou de durée de cotisation indépendamment d'une concertation avec les pouvoirs publics », a rappelé Jean-Louis Malys (CFDT). « On tourne en rond, le Medef reste sur une position dogmatique », regrette Eric Aubin (CGT), qui préconise plutôt de « maintenir les rendements, augmenter les cotisations, salariés et employeurs, et élargir l'assiette de cotisation en y incluant la participation et l'intéressement ».

Même la CGC, pour qui l'âge de la retraite « n'est pas tabou », a protesté. « Il faut relever le niveau de vie des retraités. On ne touche pas à l'âge si on n'améliore pas le rendement », a insisté Danièle Karniewicz. « Si le blocage persiste, on n'hésitera pas à mobiliser », prévient de son côté Force ouvrière.

Prochaine réunion le 23 mars

Les partenaires sociaux doivent désormais se retrouver le 23 mars et, si nécessaire, le 31 mars. Une solution de sortie de crise sera extrêmement difficile à trouver d'ici là. Les syndicats font remarquer qu'une hausse de 1 % du point de cotisation permettrait d'assurer l'équilibre des régimes jusqu'en 2030. Le patronat a indiqué qu'il était prêt à assumer « 0,1 % » de l'effort, le reste étant à la charge du salarié. « Inacceptable », rétorque la CGT.

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 05:30


Régulièrement remis sur le tapis par Xavier Bertrand pour «développer l'emploi des seniors» (qu'il autorise, désormais, à travailler jusqu'à 70 ans…), la facilitation du cumul emploi retraite, sous couvert de permettre à «ceux qui le souhaitent» d'améliorer leur ordinaire ou de continuer à s'épanouir au travail, est une mesure scélérate qui escamote l'insupportable régression sociale dont sont victimes les salariés dits «expérimentés».



Nous réagissons ici au commentaire racoleur et simpliste d'un internaute, venu faire la promotion de ce dispositif à la suite de notre article sur le seuil légal de la retraite repoussé à 70 ans :



« Le Cumul Emploi Retraite, ça marche.


Les retraités dans la précarité demandent à reprendre une activité leur permettant de compléter leur revenu et cela est rendu possible grâce au cumul emploi retraite.

De plus en plus d'études indiquent qu'un nombre croissant de retraités vivant dans la précarité seraient prêts à continuer à travailler d'une manière ou d'une autre… C'est dans ce contexte qu'est né le site Internet les-retraites-travaillent.fr, qui vise à fournir aux seniors des jobs d'appoint, des petits boulots ou de vrais emplois. Petits travaux d'électricité, de plomberie, repassage, cuisine, cours de musique, etc.


De nombreuses tâches peu fatigantes, peu contraignantes, peu pénibles peuvent permettre aux retraités d'arrondir leurs fins de mois tout en continuant à être en contact avec l'extérieur et avec le milieu du travail.



Déjà des centaines de demandes et des retraités heureux.
»



Seulement voilà : avant de «rendre service» à des retraités modestes dont l'état de santé leur permet de continuer à travailler, le cumul emploi retraite offre surtout aux employeurs l'opportunité d'utiliser désormais à un prix compétitif les «salariés expérimentés» qu'ils ont, auparavant, massivement rejetés puis discriminés. Et, en parallèle, le chômage des jeunes ne s'en trouve pas plus avancé.



Comment peut-on subitement trouver les seniors «intéressants» à 60 ou 65 ans passés alors qu'à partir de 40 ou 50 ans, ils ne l'étaient déjà plus ??? N'est-ce pas ignoble ?

Une seule réponse à cette question, car il ne s'agit pas de productivité ou d’«adaptabilité» qui s'amenuiseraient avec l'âge, ni de profil «surdimensionné» par rapport au poste à pourvoir mais, trivialement, de coût. Mais oui, ce «coût du travail» qui est, en fait, l'unique religion pratiquée par les entreprises tandis que sa «valeur» nous était vendue en 2007 par un bonimenteur qui l'a portée aux nues pour mieux se faire élire, mais n'en pensait pas moins.

Le cumul emploi retraite est une aubaine… pour les employeurs



Ils ont à disposition «des candidats expérimentés, tout de suite opérationnels et motivés», se félicite Charles Cottin, co-fondateur d'une agence d'intérim pour seniors. Conformément à loi Fillon, le salaire qu'on leur verse est limité, celui-ci ne devant pas excéder la différence entre le montant des pensions (retraite de base + complémentaire) et celui du dernier revenu d'activité. Autre avantage pour l'entreprise : la diminution des «charges» (de 15 à 18% pour un intérimaire retraité), puisqu'il n'y a plus de cotisations vieillesse à acquitter et que la CSG et la CRDS sont réduites. Du coup, «les missions sont forcément courtes» — en moyenne 15 jours, explique cette agence — ou «étalées sur plusieurs mois, à temps partiel». A l'aubaine financière s'ajoute l'incitation à la flexibilité !



Cet internaute vient ici vanter son petit site en parlant de «retraités dans la précarité» qui retrouveraient le chemin du bonheur grâce à des petits boulots alors qu'il s'agit plutôt… du bonheur du Medef ! Dans un pays aussi riche et civilisé que le nôtre, ces personnes qui ont travaillé toute leur vie devraient légitimement pouvoir subsister avec leur pension et, si elles s'ennuient ou se sentent inutiles, œuvrer bénévolement pour une association de leur choix (ce qui est une manière tout à fait intéressante d'enrichir le tissu social de la France). Mais, visiblement, toute idée de progrès humain a déserté les esprits.



Le retour des vieux pauvres d’après-guerre



Au lieu de cela, comme beaucoup de Français souvent ignorants, qui ne raisonnent qu'à court terme et peuvent être séduits par un tel dispositif, cet internaute ne voit pas qu'aujourd'hui la situation des salariés, qu'on «seniorise» de plus en plus tôt, s'annonce dramatique : arrivé à la moitié de son parcours professionnel, le travailleur de 40 ans et plus commence à avoir de sérieux problèmes (on le vire en priorité, puis on l'écarte durablement à l'embauche, et il aura bien de la chance s'il déniche un emploi… précaire). De ce fait, durant les dix ou vingt années qu'il lui reste à tirer, il va subir une longue traversée du désert et n'aura aucune chance de cotiser suffisamment pour bénéficier d'une retraite digne de ce nom. Il sera donc contraint de continuer à trimer le plus longtemps possible pour ne pas sombrer dans la pauvreté absolue.



Au lieu d'agir sur des employeurs qui ont plus de droits que de «devoirs» et ostracisent les seniors, les privant ainsi d'une retraite décente, le cumul emploi retraite cautionne l'impressionnante régression sociale que l'UMP, profitant du chômage de masse et de la précarisation du travail, met en œuvre depuis 2002. Rares sont les Français qui mesurent à quel point ce libéralisme économique-là aura pour conséquence l'apparition, dans les années qui viennent, de légions de vieux pauvres et précaires : une partie des générations qui ont vu le jour entre les années 50 et 70 sont, dès maintenant, sacrifiées. Le cumul emploi retraite fait bel et bien partie d'un arsenal de mesures visant à leur réserver le sort des vieux japonais qui, volontaires ou pas, triment jusqu'au bout. Cela fleure bon le XIXe siècle !
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 17:39

La forte mobilisation du 29 janvier a conduit le président de la République à annoncer à l’occasion de la rencontre avec les partenaires sociaux, le 18 février, une légère inflexion sociale à son plan de relance. En réponse à une partie des revendications avancées par les organisations syndicales, des mesures sont annoncées, des processus de concertation sont proposés sur le partage de la valeur ajoutée et des profits, un fonds d’investissement social est programmé.

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA considèrent que les mesures sont trop parcellaires pour modifier le cap économique de la politique gouvernementale. Par ailleurs le président a refusé catégoriquement d’augmenter le SMIC, de modifier sa politique d’emploi dans les fonctions publiques et de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires…

À cela s’ajoutent l’attitude dogmatique du patronat et son refus d’assumer ses responsabilités.

La crise nécessite des réponses d’une tout autre portée. Les effets de la crise économique et financière s’accentuent et accroissent les inquiétudes des salariés. La recrudescence des suppressions d’emplois, d’utilisation du chômage partiel contribue à amplifier la récession et pèse lourd sur le pouvoir d’achat qui se dégrade.

Tout ceci conduit les organisations syndicales à poursuivre la mobilisation.

Elles appellent à poursuivre les actions engagées dans les secteurs professionnels. Elles confirment la journée de mobilisation interprofessionnelle du 19 mars 2009 qui donnera lieu à des grèves et des manifestations dans tout le pays.

En prolongement de leur déclaration commune du 5 janvier 2009, elles appellent leurs syndicats et les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, à faire entendre au gouvernement comme aux responsables patronaux et employeurs leurs revendications :

- défendre l’emploi privé et public,

- lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales,

- exiger des politiques de rémunération qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités,

-défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité.

Elles expriment leur solidarité et leur soutien aux salariés des DOM et à leurs organisations syndicales et appellent gouvernement et patronat à répondre positivement aux revendications posées.

Elles conviennent de se réunir à nouveau le 20 mars 2009 à 8 heures.

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 19:40


Nicolas Sarkozy réunit mercredi à l’Élysée syndicats et patronat

pour un sommet social,dans un contexte de crise marqué par

de fortes revendications (mobilisation du 29janvier dernier, journée

d’action prévue le 19 mars), les tensions socialesaux Antilles ou

la colère du monde universitaire. En fermant par avance toute

hausse des salaires.

Le point de vue de Nasser Mansouri-Guilani, responsable des activités économiques de la CGT.

En prônant une répartition des bénéfices en trois tiers,

soi-disant favorable aux salariés, le chef de l’État

cherche avant tout à dissimuler son opposition à

une revalorisation de la rémunération du travail.

Dans son émission télévisée du jeudi 5 février, le président de la

République a avancé l’idée de réserver un tiers des profits au salaire, u

n tiers à l’investissement et un tiers aux actionnaires. L’idée paraît séduisante,

surtout au moment où, en pleine crise économique, les entreprises du

CAC 40 annoncent 84 milliards d’euros de bénéfices pour l’année 2008.

Comme d’habitude, M. Sarkozy essaie de surfer sur la vague de mécontentements

pour camoufler les vrais enjeux et contourner les fortes exigences exprimées

par des centaines de milliers de nos concitoyens le 29 janvier.

En l’occurrence, cette idée vise à dissimuler l’opposition du président

à la légitime revendication d’une hausse substantielle des salaires.

Par cette proposition, il veut en même temps accréditer l’idée selon laquelle,

pour sortir de cette crise, il suffirait de « moraliser le système capitaliste ».

De quoi parle-t-on ?

Une présentation simpliste de l’idée de M. Sarkozy pourrait conduire à penser

que les « fruits du travail » doivent être partagés à égalité entre salaire,

investissement et dividendes. C’est insensé. Le « fruit du travail », les richesses nouvelles

créées grâce au travail humain, c’est, pour reprendre la terminologie courante, la valeur

ajoutée.Elle est destinée à quatre grandes catégories d’usage : paiement des salaires

et des cotisationssociales, acquittement des impôts par les entreprises,

renouvellement des équipements(investissement), rémunération du capital

sous la forme des charges d’intérêt et de dividendes distribués.

Actuellement, la masse salariale (salaire brut et cotisations sociales, dites patronales)

constitue environ deux tiers de la valeur ajoutée des entreprises non financières.

Le reste, c’est ce qu’on appelle « excédent brut d’exploitation » ou « profits bruts ».

Dire que les salaires doivent constituer un tiers du « fruit du travail » reviendrait à

diviser la masse salariale pratiquement par deux. Une aberration, même si le patronat

et les libéraux pourraient en rêver. Il est plus raisonnable de penser que l’idée de

M. Sarkozy concerne les profits bruts ou les bénéfices nets. Dans les deux cas

une série de questions sont alors posées.

Part des salaires dans la valeur ajoutée : un niveau historiquement bas

La première porte sur le niveau même de cette rémunération. Comme souligné plus haut,

la masse salariale constitue aujourd’hui environ deux tiers de la valeur ajoutée des

entreprises non financières. Est-ce le « niveau optimal » ? Dans ces entreprises, la part des

salaires dans la valeur ajoutée a reculé d’environ 9 points entre 1983 et 1989, passant

de 72 % à 63 %. Depuis, elle oscille autour de ce niveau. Elle avait progressivement augmenté

entre 1961 et 1983. En 1961, la part des salaires dans la valeur ajoutée était de 65 %.

Ces évolutions montrent que la part des salaires dans la valeur ajoutée demeure

à un niveau historiquement bas, non seulement par rapport aux années 1980, période

souvent citée, mais aussi en comparaison avec les années 1960. Nous sommes devant

une régression sociale et c’est bien là une cause profonde de la crise. L’idée des « trois tiers »

avalise et perpétue cette déformation injuste et économiquement perverse du partage

de la valeur ajoutée ; déformation qui a comme contreparties faiblesse du taux d’emploi,

persistance d’un chômage massif, développement de la précarité sous ses diverses formes,

dégradation des conditions de travail, insuffisance des salaires eu égard à la productivité du travail…

Une flexibilité accrue de la rémunération

Deuxième remarque : partager les profits en « trois tiers », soi-disant pour augmenter

la part des salaires, revient à rendre la rémunération de la force de travail plus dépendante

encore de celle du capital. C’est tout le contraire d’une vraie valorisation du travail. Elle ajoute

une flexibilité accrue de la rémunération à celle du travail. En d’autres termes, la part

variable de la rémunération augmente, ce qui la rend plus aléatoire, accentuant ainsi

l’instabilité et l’incertitude dans la vie des salariés. Poussée à l’extrême, cette logique peut

conduire à une situation paradoxale où on demanderait aux salariés de « rembourser »

une partie de leur salaire si l’entreprise accusait, non pas des bénéfices, mais des pertes.

Quid du contenu de l’investissement…

Troisième remarque : dire qu’un tiers des profits doit être réservé à l’investissement

est totalement arbitraire. Pourquoi pas un quart ou la moitié ? De plus, le montant de

l’investissement n’est qu’un aspect du problème. Le taux d’investissement est faible

en France, en particulier dans l’immatériel (recherche-développement, formation…).

L’idée des « trois tiers » ne permet pas nécessairement de résoudre ces problèmes.

Sans changer les choix et la logique de gestion des entreprises, rien ne garantit

que le tiers qui sera réservé à l’investissement permettra d’augmenter l’emploi,

d’améliorer les conditions de travail ou la formation et la qualification des salariés.

… et de la financiarisation ?

La financiarisation des entreprises est un fait marquant de notre économie.

Elle se manifeste, entre autres, par une hausse considérable des actifs financiers.

Cela conduit à ce que les revenus financiers des entreprises soient nettement plus

dynamiques que les revenus issus de leurs activités productives. Le problème est que

cette dérive dans la financiarisation renforce la logique de rentabilité maximale à court

terme au détriment des stratégies de long terme favorables à l’emploi, à la formation

et à l’investissement productif. Ainsi, les dividendes versés aux actionnaires évoluent

sensiblement plus vite que l’investissement productif. Depuis quelques années, leur

montant dépasse même celui de l’investissement. En 2007, le montant des

dividendes versés et l’investissement productif réalisé par les entreprises non

financières étaient respectivement de 227 milliards et de 209 milliards d’euros.

L’idée des « trois tiers » ne résout pas ces problèmes, car elle ne traite

pas le problème de la financiarisation.

La question clé : d’où viennent les profits ?

On le voit, M. Sarkozy ne pose pas la question de l’origine des profits. Il veut seulement

distribuer une partie des richesses créées par les travailleurs à ceux-ci, alors que la question

fondamentale doit porter sur les conditions de création de ces richesses : va-t-on continuer

le mode de développement des vingt-cinq dernières années fondé sur la dévalorisation

du travail et la dégradation de l’écosystème ou, au contraire, établir un nouveau type de

développement économique et social fondé sur la promotion du travail et des capacités

humaines ? Il s’agit de changer à la fois les conditions de création des richesses et leur

redistribution. Un aspect fondamental de cet enjeu porte sur les droits des travailleurs

pour intervenir sur les choix de gestion des entreprises. L’idée des « trois tiers » de

M. Sarkozy ferme la porte à ces enjeux fondamentaux.

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 18:14

Amplifions la mobilisation

Déclaration de la CGT

jeudi 19 février 2009

Au lendemain du sommet social du 18 février, la CGT reste plus que jamais convaincue de la nécessité de réussir une nouvelle mobilisation nationale interprofessionnelle unitaire de très grande ampleur le 19 mars prochain.

La réunion s’est ouverte dans un climat tendu du fait de la gravité de la situation en Guadeloupe. Appuyée par toutes les confédérations syndicales, la CGT a exigé que gouvernement et patronat assument leurs responsabilités et répondent sans tarder aux revendications exprimées fortement et démocratiquement depuis plus d’un mois.

Si la force de la mobilisation du 29 janvier a contraint le Président de la République à de premières annonces sociales, elle n’a pas encore permis d’obtenir l’inflexion demandée sur les politiques d’emploi, de salaires, de contrôle des aides publiques et de justice sociale indispensables pour sortir de la crise.

Le Président de la République persiste dans un discours d’autosatisfaction sur sa politique économique et sociale et refuse toute idée de remise à plat ou même de modification de ses choix économiques et sociaux.

A partir de là, pressé par l’importance des mobilisations, il distille un certain nombre de mesures temporaires, émiettées et de faible portée qui relèvent plus d’un faible accompagnement social de la crise que d’une politique permettant de la surmonter.


 L’amélioration de l’indemnisation du chômage partiel est renvoyée à des conventions qui devront être négociées au niveau des branches ou des entreprises.


 Une prime de 500 euros sera versée aux nouveaux demandeurs d’emplois entrant au 1er avril ou au 1er mai et ayant travaillé entre 2 et 4 mois dans les 28 derniers mois. Elle ne sera versée qu’une seule fois ! Les jeunes de moins de 25 ans n’ayant jamais travaillé restent exclus de toute allocation ou indemnisation.


 La suppression de 30 000 emplois dans la fonction publique en 2009 est confirmée interdisant l’embauche de milliers de jeunes dans de vrais emplois utiles à la population.

 
 La suppression des deux derniers tiers provisionnels 2009 pour certains ménages, annoncée le 5 février est confirmée. Cela représente une moyenne de 200 euros pour les ménages concernés mais risque d’être plus que compensé par l’augmentation ou la création de taxes ou impôts indirects destinés à contrebalancer les 8 milliards d’euros d’exonérations annuelles de taxe professionnelle pour les entreprises.

Le Président de la République a aussi annoncé la création d’un « fonds d’investissement social » destiné à la mise en œuvre des dispositifs de formation et d’indemnisation annoncés. Mais les sources de financement de ce fonds restent floues tant du côté gouvernemental que patronal.

Si, sur chaque sujet les débats ont été vifs, le Président de la République défendant pied à pied sa politique, ils l’ont été doublement sur la question décisive d’un nouveau partage des richesses.

Face à l’indignation de l’opinion publique, le Président de la République ne peut plus nier la nécessité d’un autre partage des profits. Mais il en renvoie l’examen à une commission. Dans le même temps, il refuse toute mesure favorable aux salaires, telle que le conditionnement de toutes les aides publiques et allègements de cotisations sociales à la signature d’accords salariaux dans les entreprises, réclamé par toutes les organisations syndicales.

C’est pourtant plus que n’en peut supporter la Présidente du Medef qui voit dans le débat sur le partage des profits « une atteinte au droit de propriété des entreprises ». Une information consultation des CE est annoncée sur les aides publiques aux entreprises. C’est un début de réponse à l’indignation que suscitent les transferts massifs et sans contrôle d’argent public vers les entreprises.

Il faut agir encore pour obtenir un véritable droit de veto des CE réclamé par la CGT.

A l’évidence, les nouvelles mesures dites « sociales » sont à mettre à l’actif de la puissante mobilisation du 29 janvier.

Elles sont néanmoins d’un faible volume et n’auront pratiquement que peu d’impact pour favoriser une relance économique et une plus grande justice sociale.

La rencontre unitaire du lundi 23 février devra par conséquent préciser les modalités de la prochaine mobilisation du 19 mars sur laquelle s’est engagé l’ensemble des organisations syndicales.
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 04:43

 


Les huit confédérations, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires, qui avaient appelé à la journée d’action du 29 janvier ont arrêté lundi soir le principe d’une deuxième journée d’action interprofessionnelle le 19 mars.

Communiqué commun des 8 syndicats
CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA

Nouvelle journée d’action interprofessionnelle le 19 mars 2009 !

L’intervention télévisée du Président de la République a été marquée par la force de la mobilisation du 29 janvier. Cependant les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA considèrent que les réponses apportées jusqu’à présent restent loin des attentes et des exigences portées par la mobilisation du 29 janvier et leur déclaration intersyndicale du 5 janvier.


L’annonce d’une réunion des partenaires sociaux le 18 février avec la formulation d’un certain nombre de pistes constitue un élément important. Mais malgré un changement de ton le Président de la république maintient pour l’essentiel ses orientations en matière de politique économique et sociale.


Les organisations syndicales attendent de la réunion du 18 février que le gouvernement apporte des réponses concrètes et engage les discussions nécessaires à l’ensemble des revendications de la déclaration intersyndicale. Elles attendent également que le patronat prenne ses responsabilités.


C’est pourquoi les organisations syndicales estiment indispensable de maintenir la pression dans l’unité d’action. Elles appellent à poursuivre les actions engagées dans les secteurs professionnels et les entreprises et à prendre toutes les initiatives pour construire les mobilisations nécessaires.


Elles décident d’une nouvelle journée d’action interprofessionnelle le 19 mars. Elles se retrouveront le 23 février pour évaluer les résultats de la réunion du 18 février et préciser le sens, le contenu et les modalités de cette journée sur la base de leur déclaration intersyndicale du 5 janvier :


- Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique.
- Améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités dans les politiques salariales.
- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat.
- Préserver et améliorer les garanties collectives.
- Réglementer la sphère financière internationale.


Paris, le 9 février 2009
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 04:35
On entend trop les revendications
du Medef et pas assez celles
de tous les salariés

La deuxième réunion de négociation sur les retraites ARRCO et AGIRC s’est tenue le 9 février. Le Medef voudrait ignorer la journée de mobilisation des salariés du 29 janvier et passer à la suite sans répondre aux attentes.

Il s’est exprimé sans détour sur un scénario de report de l’âge de départ en retraite jusqu’à 65 ans, envisageant même de porter l’âge légal de départ en retraite à taux plein à 70 ans en 2029. Evidemment avec de telles mesures les régimes de retraite seraient en théorie équilibrés, mais en fait combien de salariés auraient encore un emploi à ces âges ?

La Cgt a porté dans la négociation de toutes autres pistes visant à garantir et améliorer les droits mais aussi à financer l’équilibre des régimes : les besoins en la matière sont certes réels mais peuvent être raisonnablement satisfaits. Cela peu passer par un élargissement de l’assiette de cotisation à la participation et à l’intéressement qui en sont actuellement exclus et par une mise à niveau des cotisations sur la base d’un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés et consacrant moins aux dividendes des actionnaires. Un seul point de cotisation supplémentaire d’ici 2019 permettrait d’équilibrer le régime ARRCO, de même on pourrait consacrer 3,4 points de cotisation supplémentaire à l’AGIRC.

Devant l’hostilité, au report de l’âge de la retraite, de l’ensemble des organisations syndicales, mis à part la Cgc qui l’accepterait sous conditions pour les cadres, le Medef a mis sur la table deux pistes pour un accord :


 La conjugaison d’une légère augmentation de cotisation avec une baisse du rendement des régimes et un décalage plus modéré de l’âge de départ.
 Le renouvellement pour un an ou deux de l’accord précédent et la préparation avec le gouvernement d’une réforme d’ampleur de l’ensemble des retraites.

Les exigences des salariés doivent plus s’entendre dans cette négociation, en particulier au travers de chaque organisation syndicale. La solidarité entre les différentes générations et entre les catégories de salariés est un élément à faire pleinement vivre dans nos régimes de retraites par répartition.

La préparation de la journée de mobilisation du 19 mars doit intégrer ces exigences et contraindre le patronat à revoir ses ambitions à la baisse.

Montreuil, le 10 février 2009

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 19:35

De l’entretien télévisé de Nicolas Sarkozy jeudi soir, on retiendra surtout qu’il réagissait à l’immense mobilisation des salariés du 29 janvier. Force est de constater que si le Président de la République s’est présenté à l’écoute des inquiétudes, il n’apporte aucune réponse concrète aux revendications exprimées.

Le chef de l’Etat convoque le 18 février une rencontre entre les pouvoirs publics, le patronat et les syndicats. Ce cycle de discussions pourrait notamment porter sur le partage des profits entre les actionnaires et les salariés. Cela confirme la force des revendications pour la revalorisation des salaires, la profondeur du sentiment d’injustice suscité par les réponses gouvernementales à la crise financière et économique. Mais Nicolas Sarkozy continue de justifier sa politique opposant la relance de l’investissement à celle de la consommation, pour mieux rejeter toute idée de revalorisation du Smic et des salaires.


Face à l’expression des préoccupations sur l’emploi, il a dû occuper le terrain. Il s’est prononcé pour l’arrêt des délocalisations de l’industrie automobile, mais est resté muet sur les moyens qu’il entend mettre en oeuvre pour y parvenir. Il n’a apporté aucune réponse à la revendication de nouveaux droits collectifs d’intervention des salariés pour s’opposer aux suppressions d’emplois et aux fermetures d’entreprise.


Pire, la seule décision prise est un nouveau cadeau accordé sans contrepartie aux entreprises : la suppression de la taxe professionnelle, annonciatrice d’un alourdissement de la fiscalité locale, au détriment du pouvoir d’achat des salariés, chômeurs et retraités.

Il a dû reconnaître que l’accord sur l’assurance chômage, non signé par quatre confédérations sur cinq et auquel la CGT s’est opposée, ainsi que celui sur le chômage partiel, ne répondait pas à l’évolution des besoins d’indemnisation des chômeurs. Il a envisagé des mesures complémentaires en matière de chômage partiel, pour les précaires et pour les jeunes. Mais aucune disposition immédiate n’a été annoncée, tout a été renvoyé à de nouvelles discussions.
En revanche, la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite est confirmée. Alors que les instituts officiels pronostiquent des centaines de milliers de suppressions d’emplois en 2009 dans le secteur privé, cela ne peut que réduire encore plus les offres d’emploi et aggraver le chômage.

Ni les propos du Président de la République ni ceux de la Présidente du Medef ne répondent aux revendications de la déclaration commune du 5 janvier des huit organisations syndicales. Ils confirment le bien fondé de la mobilisation des salariés et la nécessité de la poursuivre et de l’amplifier. Dans les entreprises, le nouveau rapport de force créé par l’ampleur de la mobilisation doit se traduire en actions pour les salaires et l’ensemble des revendications. La pression de la mobilisation doit s’exercer sur la rencontre du 18 février.

Un nouveau rendez-vous de mobilisation national interprofessionnel unitaire doit être proposé aux salariés. Ces perspectives seront l’objet de la réunion du 9 février des huit organisations syndicales ayant appelé à l’action du 29 janvier, sur la base de leur déclaration revendicative commune.

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 15:54


Ingénieurs, cadres, technicien(ne)s, agents
de maîtrise, VRP, ne laissons pas remettre
en cause nos droits à retraite
L’AVENIR DE LA RETRAITE
DES « CADRES » AGIRC,
ET, A TERME, CELUI DE LA RETRAITE
COMPLEMENTAIRE DE TOUS LES SALARIES
« CADRES » ET « NON CADRES » ARRCO
SE JOUERA DEBUT 2009 !



Les objectifs du Medef


Les négociations AGIRC-ARRCO qui vont s’ouvrir à compter du mois de janvier 2009 et qui devront impérativement s’achever au plus tard le 31 mars suivant, ont pour objectif de fixer par voie d’accord paritaire, les paramètres de fonctionnement de chacun des deux régimes, en principe pour les cinq années à venir, l’accord ayant fixé ces paramètres pour cinq ans en 2003 expirant le 31 décembre 2008, mais ayant été reconduit pour trois mois le 16 juillet dernier.
Elles revêtent dans le contexte d’aujourd’hui une importance exceptionnelle pour l’avenir des retraites, celles des 3,9 millions de cadres actifs et des 1,8 millions de cadres retraités du secteur privé en premier lieu, mais au-delà celles de tous les salariés, actifs comme retraités, des secteurs public ou privé.

Les arguments avancés pour convaincre l’ensemble des salariés et d’abord les personnels d’encadrement de l’impossibilité de financer la retraite par répartition à l’horizon 2040-2050 à cause du « vieillissement démographique » de la population et en conséquence, de la nécessité pour  eux de recourir dès maintenant, à leurs risques et périls évidemment  (et on s’aperçoit de nouveau aujourd’hui à la lumière de la crise financière mondiale, à quel point  ces risques sont sérieux !) à des systèmes de retraite par capitalisation .


Nous avons vu aussi comment les lois Balladur de 1993 et Fillon de 2003, non seulement allongeaient indéfiniment au fil du temps, la durée de cotisation requise pour l’ouverture du droit à retraite à taux plein, mais encore abaissait régulièrement année après année, le taux de remplacement du salaire par la pension de base de sécurité sociale.


Un salarié prenant sa retraite au 1er janvier 2009 après avoir effectué une carrière complète au plafond de la Sécurité sociale, ce qui est le cas d’un grand nombre de cadres diplômés, percevra une pension annuelle brute, calculée au taux plein de 50 %, de 14 617 euros, soit 42,6 % au lieu de 50 % du plafond de la Sécurité sociale de 2009 (34 308 euros), donc au lieu de 17 154 euros auxquels il aurait eu droit avant les lois Balladur et Fillon. En l’absence de ces lois, sa pension aurait été supérieure de 2 537 euros, soit donc de 17,4 %.


De la même manière nous avons vu que les accords AGIRC-ARRCO signés depuis 1993 sous la pression du Medef par quatre des cinq organisations syndicales déclarées représentatives dans le secteur privé depuis 1967,ont diminué de près de moitié en quinze ans le rendement contractuel de ces régimes,avec des conséquences lourdes sur le montant des pensions à la liquidation.


Pour un même nombre de points de retraite acquis durant la carrière, le montant de la pension liquidée au 1er janvier 2009 que le salarié aurait obtenu en l’absence des accords AGIRC-ARRCO signés depuis 1993 serait 
- de plus de 21 % supérieur pour la retraite ARRCO
- de plus de 26 % supérieur pour la retraite AGIRC


Or, malgré ces baisses considérables de droits à retraite, le problème du financement de nos retraites n’est toujours pas résolu :
-le régime général de Sécurité sociale accuse d’ores et déjà un déficit de plusieurs milliards d’euros  ;


- le régime de retraite des cadres AGIRC est en grande difficulté.


Seul pour le moment, le régime ARRCO est excédentaire mais pour quelques années encore seulement.


Dans ces conditions on comprend que les négociations sur les retraites complémentaires AGIRC et ARRCO qui vont s’ouvrir au mois en janvier 2009, avec pour premier enjeu, la survie ou la disparition de l’AGIRC risquent d’être décisives pour l’avenir de nos retraites.


Voyons cela de plus près.


QUELLE EST LA SITUATION AUJOURD’HUI ?


Les salariés du secteur privé « cadres » ou « assimilés cadres » dépendent pour leur retraite de trois régimes :


- le régime de base de Sécurité sociale auquel ils cotisent sur la tranche A de leur salaire, c’est-à-dire sur la partie de celui-ci inférieure ou égale au plafond de la Sécurité sociale (2 773 euros par mois en 2008, 2 859 euros en 2009) ;


- le régime complémentaire ARRCO des salariés du secteur privé qu’ils soient « cadres » ou « non cadres » auquel ils cotisent aussi sur la tranche A de leur salaire ;


- le régime de retraite des cadres AGIRC auquel ils cotisent, pour la grande majorité d’entre eux encore aujourd’hui, sur la tranche B de leur salaire (compris entre un et quatre plafonds de Sécurité sociale), tranche sur laquelle ils ne cotisent ni au régime de base, ni à l’ARRCO.


En moyenne, pour les cadres qui effectuent une carrière complète à l’AGIRC, la retraite de base de Sécurité sociale représente 40 % de la retraite globale, celle de l’ARRCO 20 % et celle de l’AGIRC 40 % :
ainsi la retraite dite « complémentaire », ARRCO en tranche A et AGIRC en tranche B représente pour ces salariés 60 % de la retraite totale.


On mesure dans ces conditions l’importance pour eux des négociations AGIRC-ARRCO qui vont s’ouvrir en janvier 2009.
Or, l’affiliation au régime de retraite des cadres l’AGIRC dépend  exclusivement du positionnement du salarié dans les grilles de classification des conventions collectives et non du fait que son salaire dépasse ou non le plafond de la Sécurité sociale. Cette affiliation constitue donc, qu’ils soient diplômés ou non, une reconnaissance de facto de leur niveau de qualification, même si ce niveau de qualification n’est pas ou pas encore rémunéré en conséquence. Lors de la création du régime de retraite des cadres en 1947, la quasi-totalité des salariés affiliés à l’AGIRC avait un salaire supérieur au plafond de la Sécurité sociale de l’époque.


En 1973 encore 3 % seulement d’entre eux avaient un salaire inférieur au plafond et ne cotisaient donc pas à l’AGIRC, bien qu’en faisant partie. Mais dès 1988, du fait d’une évolution du salaire des cadres inférieure au fil des ans à celle du plafond, 14 % des salariés cadres et assimilés affiliés à l’AGIRC ne cotisaient pas à ce régime et n’acquéraient donc pas de droits dans celui-ci. On les appelait les « figurants ». Un accord paritaire signé par toutes les organisations syndicales, a alors créé la GMP (Garantie Minimale de Points) qui permet à tout salarié affilié au régime de retraite des cadres, l’AGIRC de cotiser à ce régime et donc d’y acquérir des droits à retraite d’un montant minimal de 144 points par an à l’origine, 120 points par an aujourd’hui(2 ) et cela que son salaire soit supérieur ou inférieur au plafond de la sécurité sociale.


En 2008 les salariés « cadres et assimilés » dont le salaire est inférieur ou au plus égal au plafond de la Sécurité sociale représentent 20 % des cotisants au régime AGIRC. Or, le Medef veut aujourd’hui supprimer la GMP, et intégrer purement et simplement le régime tranche B AGIRC dans le régime tranche B ARRCO mis en place pour les besoins de la cause en 1999 et qui, pour l’instant, n’a que peu d’affiliés, la grande majorité des salariés « non cadres » ayant des salaires inférieurs au plafond de la Sécurité sociale.


Or, cette transformation aurait, dans les circonstances actuelles, des conséquences immédiates funestes sur la retraite des cadres et assimilés cadres, ceux en activité comme ceux actuellement retraités d’abord, mais aussi, sur celle de tous les autres salariés ensuite, comme on va le voir maintenant.


LES OBJECTIFS DU MEDEF


Le Medef entend d’abord imposer dans ces négociations que l’on prenne dès 2009 et si possible, une fois pour toutes, des mesures drastiques assurant l’équilibre financier à court, moyen et long terme de l’ensemble AGIRC-ARRCO et AGFF(3), c’est-à-dire de l’ensemble de la retraite complémentaire des 18 millions de salariés du secteur privé, en procédant à la mise en place d’un régime complémentaire unique à cotisations définies, c’est-à-dire s’auto équilibrant par ajustement continu au fil des ans des droits à retraite - âge d’ouverture et montants des pensions - aux ressources procurées par les cotisations à ce régime, cotisations dont le taux applicable aux salaires serait désormais intangibles au cours du temps.


En d’autres termes, l’équilibre financier de ce régime serait assuré au cours des trois ou quatre décennies à venir par une baisse ininterrompue des droits :
- allongement de la durée de cotisation requise pour l’ouverture du droit à retraite à taux « plein » et recul simultané de l’âge même d’ouverture du droit au départ .


- poursuite de la baisse de ce qu’on appelle le « rendement » du régime, rapport entre la valeur en euros du point de retraite - c’est-à-dire le montant annuel de la pension ouvert au moment du départ par chaque point de retraite acquis par le salarié dans le régime- et le prix d’acquisition en euros de ce point, le montant total des points acquis en une année par le salarié s’obtenant en divisant le montant annuel de sa cotisation par ce prix d’acquisition.



DÉFENDONS ENSEMBLE CE QUI NOUS APPARTIENT


Ce régime servirait alors de modèle au régime unique par points public-privé, calqué sur le modèle des « comptes notionnels » suédois dont une campagne de grande ampleur parfaitement orchestrée fait la promotion depuis déjà quelques mois et qui serait destiné à remplacer l’ensemble de notre système de retraite public-privé dès les toutes prochaines années. Toutes les garanties dont nous disposons encore aujourd’hui en matière de retraite seraient alors supprimées probablement pour longtemps.


Concrètement le Medef a pour objectif la conclusion d’un accord aux termes duquel :
- l’âge ouvrant droit à retraite complémentaire serait reculé progressivement
jusqu’à 63 ans pour les cadres et assimilés cadres d’abord, pour tout le monde ensuite ;
- le rendement du régime tranche B, ARRCO, qui accueillerait les ex ressortissants du régime AGIRC serait diminué d’un bon tiers de sa valeur au cours des cinq ou dix années à venir, celui du régime tranche A, ARRCO, de tous les salariés cadres et non cadres diminuant lui aussi d’un tiers, mais au cours des dix ou quinze années à venir seulement.


Pour l’essentiel, cette nouvelle baisse, au demeurant considérable du rendement de la retraite complémentaire se ferait bien sûr, en bloquant voire en réduisant la valeur en euros du point de retraite, seul moyen de faire immédiatement des économies importantes sur les dépenses de retraite puisque la valeur du point de retraite détermine le montant des retraites servies.


Elle se répercuterait à terme intégralement sur le niveau des pensions à la liquidation et cela malgré l’allongement de la durée de cotisation requise pour l’ouverture du droit à taux plein, allongement qui permet évidemment d’acquérir plus de points durant une carrière. En effet, pour compenser toutes choses égales par ailleurs, une baisse du rendement d’un tiers en dix ans, il faudrait augmenter la durée de cotisation de moitié, soit donc la faire passer d’ici 2018 de 40 années à… 60 années !


Enfin, toujours en vue d’équilibrer financièrement la retraite complémentaire, le Medef propose « d’harmoniser » dans le cadre de l’intégration de l’AGIRC dans l’ARRCO les réglementations actuelles en matière de majorations familiales et d’âge ouvrant droit à réversion de la pension pour les conjoints survivants en alignant chacune de ces réglementations sur la moins disante !


(1)Vous pouvez vous procurer ces dossiers sur le site de l’Ugict-CGT (http://www.ugict.cgt.fr - rubrique sociale retraite).
(2) Du fait des accords AGIRC-ARRCO de 1996.
(3) Association pour la gestion du fonds de financement de l’AGIRC et de l’ARRCO instaurée en 2001, l’AGFF finance
le surcoût de la retraite à 60 ans, des mesures en faveur des « carrières longues », des droits aux participants handicapés
avant 60 ans et de la validation des périodes de garantie de ressources.






Ingénieurs, cadres, technicien(ne)s, agents de maîtrise, VRP, ne laissons pas remettre en cause nos droits à retraite :
ugict 2 ''L’AVENIR DE LA RETRAITE DES « CADRES » AGIRC, ET, A TERME, CELUI DE LA RETRAITE COMPLEMENTAIRE DE TOUS LES SALARIES « CADRES » ET « NON CADRES » ARRCO SE JOUERA DEBUT 2009 !''

Première partie : Les objectifs du MEDEF

Les négociations AGIRC-ARRCO qui vont s’ouvrir à compter du mois de janvier 2009 et qui devront impérativement s’achever au plus tard le 31 mars suivant, ont pour objectif de fixer par voie d’accord paritaire, les paramètres de fonctionnement de chacun des deux régimes, en principe pour les cinq années à venir, l’accord ayant fixé ces paramètres pour cinq ans en 2003 expirant le 31 décembre 2008, mais ayant été reconduit pour trois mois le 16 juillet dernier.
Elles revêtent dans le contexte d’aujourd’hui une importance exceptionnelle pour l’avenir des retraites, celles des 3,9 millions de cadres actifs et des 1,8 millions de cadres retraités du secteur privé en premier lieu, mais au-delà celles de tous les salariés, actifs comme retraités, des secteurs public ou privé.
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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 05:29

Rien sur les salaires, rien sur l’emploi,

le président offre un nouveau cadeau au MEDEF !

Il y avait bien davantage à redouter, qu’à espérer de l’intervention télévisée

du chef de l’Etat. Comment allait-il répondre aux syndicats à l’origine

de la mobilisation exceptionnelle du 29 janvier ?

Sans surprise, Nicolas Sarkozy a été plus sensible aux propos tenus lors

de l’assemblée générale du Medef qu’aux revendications exprimées à plus

de deux millions de voix dans les rues de nos villes.

La seule annonce précise que Nicolas Sarkozy ait formulée est la suppression

de la taxe professionnelle à partir de 2010. Un nouveau cadeau est ainsi offert

au patronat, qui vient d’ajouter à tous les allègements déjà consentis depuis mai 2007.

Les entreprises se verront donc exemptées de leurs contributions aux infrastructures

et plus généralement à l’activité sociale des communes dans lesquelles elles

sont installées.

Le manque à gagner pour les collectivités locales va mettre les élus dans une situation

de plus en plus intenable, contraints de renoncer à des investissements d’intérêt

général ou d’en faire payer le prix à la population.

Huit milliards d’euros, selon le chiffre mentionné par le Président de la République

vont être ainsi transférés des comptes publics aux caisses privées, pour ne pas

encourager les sociétés à délocaliser.

Pas question donc de prendre la moindre mesure qui puisse être ressentie

comme une contrainte par les grands patrons « On ne peut imposer les mêmes

règles à tout le monde » a lâché Nicolas Sarkozy.

Pour le reste, le président s’en est tenu aux promesses les plus vagues.

Il a découvert qu’il y avait quelque injustice dans la répartition des richesses

entre le capital et le travail ! Il en parlera aux partenaires sociaux qu’il

rencontrera le 18 février.

Il évoquera, promis juré, d’éventuelles mesures sur l’impôt sur le revenu au

bénéfice des familles modestes (suppression de la 1re tranche ?

ou du deuxième tiers ?, ou relèvement des allocations familiales ?)

On n’en saura pas davantage.

En revanche, il ne sera pas question d’augmenter le SMIC ? « Après tout cela

ne concerne que 17 % des salariés » s’est expliqué le président, qui considère

par ailleurs qu’au dessus du SMIC, on entre dans les classes moyennes, à l’exemple,

selon lui, des ouvriers du textile et de la sidérurgie… Ceux de Gandrange n’ont

pas oublié l’engagement du président, il y a tout juste un an, qu’il ne permettrait

pas la fermeture de l’aciérie par le groupe Miital. La fermeture confirmée, plus

de 500 salariés licenciés…..

Nicolas Sarkozy éprouvait quelques difficultés à s’exonérer de sa parole

non tenue, confondant au passage le site de Gandrange et celui de Florange,

où un des deux fours a été fermé.

Autre certitude, les coupes claires dans la fonction publique continueront,

un fonctionnaire ne sera remplacé ; l’hôpital coûte trop cher, et il faudra

réduire la voilure dans les collectivités territoriales.

Et pour faire bonne mesure, Nicolas Sarkozy a annoncé que les intérêts

des prêts consentis par l’Etat aux banques seront utilisés pour des

dépenses sociales (1,4 milliard)

Le président a malgré tout le sens de la charité.

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