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Pour Philippe Davezies, les « autopsies psychologiques » menées chez Renault révèlent de graves problèmes déontologiques.

 

« Un cabinet qui s’engage sur la voie de l’autopsie psychologique met sa tête dans un nœud coulant », estime Philippe Davezies, enseignant chercheur en médecine du travail à l’université Lyon-I.

La raison ? Le risque de violation du secret médical est majeur, comme au Technocentre Renault où il a été « transgressé de toute part », selon l’universitaire.

 

Un psychiatre est tenu au secret médical, même à l’intérieur du cabinet d’expertise où il travaille, rappelle-t-il. Quand, comme chez Technologia, c’est le psychiatre qui mène l’enquête en se réclamant de son statut, « les données recueillies et les analyses » sont elles aussi couvertes par le secret médical.

Or, dans cette affaire, non seulement les données ont circulé au sein du cabinet Technologia, mais elles ont également été confiées, à l’oral, aux élus du CHSCT, qui ont dû s’abstenir de prendre des notes. « Oral ou écrit, ça ne change rien », proteste Philippe Davezies. « Demander aux représentants du personnel de cesser de prendre des notes sur cette partie du rapport, c’est les forcer à assumer le secret médical alors que le médecin lui-même ne le respecte pas. C’est invraisemblable. »

 

Si ces analyses, couvertes par le secret médical, ne peuvent être transmises, alors à quoi servent-elles ? « S’il est légitime de mener des investigations pour comprendre la dynamique qui conduit à un suicide, et en tirer des leçons pour la prévention, il doit s’agir d’analyses globales et collectives, insiste Philippe Davezies. Mais vendre des autopsies psychiques ou des investigations de ce type pour déterminer la dynamique biographique qui a conduit à un suicide est une impasse. »

 

L. B.



  Les syndicats contre l’autopsie psychique


En mars 2008, dans un rapport sur 
« la détermination des risques   psychosociaux » remis au ministre du Travail, Philippe Nasse et Patrick Légeron avaient préconisé la mise en œuvre systématique par les caisses régionales d’assurance maladie d’« autopsies psychiques » des suicides au travail.

C’est « une manière de caractériser le contexte médical, psychique, social et environnemental dans lequel des personnes avaient été amenées à attenter à leur vie », avaient-ils expliqué.


Les syndicats avaient rejeté 
en bloc cette recommandation.


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