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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 19:32

Plutôt que de négocier pour tenter d’éviter une grève reconductible à compter de mardi prochain, la direction accuse la CGT de désinvolture.

 

Confrontée à huit préavis de grève touchant l’ensemble de l’entreprise, dont quatre reconductibles (conducteurs, contrôleurs, fret et agents du matériel) toutes les 24 heures à compter du 6 avril prochain, la direction de la SNCF semble vouloir privilégier l’affrontement avec la CGT et la CFDT. Le directeur des ressources humaines, François Nogué, s’en est ainsi violemment pris à eux. « C’est assez insupportable pour nos clients et c’est une forme de désinvolture vis-à-vis du service public », a-t-il déclaré à l’AFP.

 

Cette réaction était accueillie hier avec une certaine ironie par le secrétaire général de la CGT cheminots, Didier Le Reste. « Il faut la perspective d’une grève pour que M. Nogué se souvienne du service public. C’est plutôt fort de café de la part d’une direction qui chaque jour filialise, supprime des emplois et dégrade les conditions de transport et de travail », a-t-il réagi. Le responsable syndical met également en cause la volonté affichée par la direction de négocier pour éviter la grève. « La direction nous recevra jeudi et vendredi et ne consacrera qu’une heure de discussion à chaque préavis », précise-t-il. « Lors de la dernière grève, le 3 février dernier, nous avions dit qu’il s’agissait d’un ultimatum à la direction et au gouvernement. Depuis la démarche de concertation immédiate n’a abouti à rien. La direction fait fi du dialogue social et continue de camper sur ses positions », explique Didier Le Reste, qui rejette sur la SNCF la responsabilité de la prochaine grève.

 

Les sept préavis déposés par la CGT touchent à la fois aux restructurations en cours dans l’entreprise et à des revendications spécifiques à chaque métier. Côté restructurations, les agents du fret sont appelés à se mobiliser contre l’abandon du wagon isolé. « La grève a pour objectif d’obtenir un moratoire sur le démantèlement du fret », explique Didier Le Reste. Les roulants (agents de conduite et contrôleurs) sont appelés à la grève contre la réorganisation de leurs établissements. « La direction veut supprimer les établissements régionaux et créer des établissements par ligne avec des personnels dédiés. Il s’agit d’anticiper l’ouverture à la concurrence du TER et la perte éventuelle du statut d’opérateur sur certaines lignes », indique Jean-Marc Paris, des agents de conduite CGT. L’ensemble des préavis de la CGT porte aussi sur l’emploi et les salaires. « La grève a pour objectif d’obtenir une modification du budget 2010 avec l’embauche de 2000 cheminots et nous exigeons également la réouverture des négociations salariales. Les cheminots ne peuvent pas se satisfaire de 0,9 % d’augmentation », précise Didier Le Reste.

 

La CFDT, qui exprime « des fortes craintes » et « des inquiétudes » en raison des restructurations, a déposé un préavis reconductible concernant les agents de conduite. De source interne à la SNCF, on s’attend à un mouvement suivi. Des taux de grévistes supérieurs à 30 % ont en effet été enregistrés lors des deux dernières mobilisations, le 3 février et le 23 mars sur les retraites.

 

Pierre-Henri Lab

 

Vous avez dit « désinvolte » ?

Une grève « insupportable », de la « désinvolture 
vis-à-vis du service public ». Le directeur des ressources humaines de la SNCF, François Nogué, a des mots peu amènes pour les syndicats, et singulièrement pour 
la CGT qui a déposé plusieurs préavis de grève à compter de mardi prochain. La ficèle est grosse et archi-usée 
à force d’être utilisée. Il s’agit de désigner les syndicats à la vindicte des usagers légitimement exaspérés par des conditions de transport de plus en plus exécrables. Gageons qu’on entendra bientôt la ritournelle habituelle des députés UMP autour du service minimum. Le droit de grève montré du doigt, afin de camoufler ses propres responsabilités et d’éviter de remettre en cause 
une gestion interne de l’entreprise publique toujours plus tournée vers le profit et la rentabilité au détriment du voyageur. Retards et annulations quotidiens de trains, billets à des tarifs prohibitifs pour les Français les plus modestes, suppressions de dessertes, politique du fret qui jette plus d’un million de camions sur les routes 
en moins d’un an… De quel côté est la « désinvolture »  ? Des salariés qui ont le courage de s’opposer à 
cette politique destructrice pour la cohésion sociale et l’environnement  ? Ou de ceux qui, à la SNCF comme à Matignon, la mettent en œuvre  ? Insupportable, c’est sûr.

 

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