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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 10:17


24 heures après la publication du classement des entreprises n’ayant pas conclu d’accord sur le stress, arton2761224-d3a27le site du ministère du Travail doit effacer la liste.

L’anecdote en dit long sur les relations entre le gouvernement et les entreprises. Vendredi matin, le ministère du Travail a retiré de son site Internet les listes d’entreprises classées rouge et orange en matière de prévention du stress. La veille, date de publication de ces listes, le ministre Xavier Darcos fanfaronnait pourtant sur les vertus de ce classement, censé inciter les entreprises à avancer sur la prévention. Après la vague de suicides (non interrompue à ce jour, en fait) à France Télécom à l’automne, le gouvernement avait invité par courrier les entreprises de plus de 1 000 salariés à engager avant le 1er février des négociations en vue d’accords ou de plans d’action sur les risques psychosociaux.

Quinze jours après cette date butoir, le ministère a donc décidé de rendre compte du comportement de ces entreprises, en étiquetant en vert celles qui ont conclu un accord avec les syndicats, en orange celles chez qui les négociations sont en cours, et en rouge celles qui n’ont pas entamé de démarche. PSA, GDF Suez, la Sodexo sont ainsi dans le vert, tandis que France Télécom, Decathlon, Sony sont en orange et Picard, GSK, Alyzia, dans le rouge. D’après le ministre, la révélation de ce classement doit provoquer un effet « name and shame », autrement dit « nommer et faire honte ».

L’initiative ministérielle était déjà ridicule, car la simple incitation à conclure un accord, sans regarder son contenu ni contrôler ses effets réels sur les conditions de travail, relève de l’effet de manches. Des syndicats de sociétés classées en vert, comme la Fnac, ont d’ailleurs contesté le bon point donné à leur direction en dépit d’une situation catastrophique pour les salariés. Leur voix n’a pas compté, mais, à l’inverse, la réaction des entreprises a immédiatement été prise en compte par le ministère, dont l’opération com tourne au fiasco. « Á l’issue de la première classification, de nombreuses entreprises classées en rouge ou en orange ont fait part de leurs intentions d’engager ou de poursuivre des démarches en matière de lutte contre le stress. Nous nous employons à préparer une nouvelle photographie de la situation des entreprises », indique le site Internet du Ministère pour justifier la disparition des listes rouge et orange, alors que la liste verte, elle, peut toujours être consultée. Si le gouvernement ne peut « nommer et faire honte » à une entreprise plus de 24 heures, le « nommer et envoyer des fleurs » peut, lui, perdurer.


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