Rien sur les salaires, rien sur l’emploi,
le président offre un nouveau cadeau au MEDEF !
Il y avait bien davantage à redouter, qu’à espérer de l’intervention télévisée
du chef de l’Etat. Comment allait-il répondre aux syndicats à l’origine
de la mobilisation exceptionnelle du 29 janvier ?
Sans surprise, Nicolas Sarkozy a été plus sensible aux propos tenus lors
de l’assemblée générale du Medef qu’aux revendications exprimées à plus
de deux millions de voix dans les rues de nos villes.
La seule annonce précise que Nicolas Sarkozy ait formulée est la suppression
de la taxe professionnelle à partir de 2010. Un nouveau cadeau est ainsi offert
au patronat, qui vient d’ajouter à tous les allègements déjà consentis depuis mai 2007.
Les entreprises se verront donc exemptées de leurs contributions aux infrastructures
et plus généralement à l’activité sociale des communes dans lesquelles elles
sont installées.
Le manque à gagner pour les collectivités locales va mettre les élus dans une situation
de plus en plus intenable, contraints de renoncer à des investissements d’intérêt
général ou d’en faire payer le prix à la population.
Huit milliards d’euros, selon le chiffre mentionné par le Président de la République
vont être ainsi transférés des comptes publics aux caisses privées, pour ne pas
encourager les sociétés à délocaliser.
Pas question donc de prendre la moindre mesure qui puisse être ressentie
comme une contrainte par les grands patrons « On ne peut imposer les mêmes
règles à tout le monde » a lâché Nicolas Sarkozy.
Pour le reste, le président s’en est tenu aux promesses les plus vagues.
Il a découvert qu’il y avait quelque injustice dans la répartition des richesses
entre le capital et le travail ! Il en parlera aux partenaires sociaux qu’il
rencontrera le 18 février.
Il évoquera, promis juré, d’éventuelles mesures sur l’impôt sur le revenu au
bénéfice des familles modestes (suppression de la 1re tranche ?
ou du deuxième tiers ?, ou relèvement des allocations familiales ?)
On n’en saura pas davantage.
En revanche, il ne sera pas question d’augmenter le SMIC ? « Après tout cela
ne concerne que 17 % des salariés » s’est expliqué le président, qui considère
par ailleurs qu’au dessus du SMIC, on entre dans les classes moyennes, à l’exemple,
selon lui, des ouvriers du textile et de la sidérurgie… Ceux de Gandrange n’ont
pas oublié l’engagement du président, il y a tout juste un an, qu’il ne permettrait
pas la fermeture de l’aciérie par le groupe Miital. La fermeture confirmée, plus
de 500 salariés licenciés…..
Nicolas Sarkozy éprouvait quelques difficultés à s’exonérer de sa parole
non tenue, confondant au passage le site de Gandrange et celui de Florange,
où un des deux fours a été fermé.
Autre certitude, les coupes claires dans la fonction publique continueront,
un fonctionnaire ne sera remplacé ; l’hôpital coûte trop cher, et il faudra
réduire la voilure dans les collectivités territoriales.
Et pour faire bonne mesure, Nicolas Sarkozy a annoncé que les intérêts
des prêts consentis par l’Etat aux banques seront utilisés pour des
dépenses sociales (1,4 milliard)
Le président a malgré tout le sens de la charité.