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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 15:41

Un spectre hante le Figaro… à tel point qu’on y frise le coup de chaud ou de sang.

« Et si la CGT prenait un peu de vacances ? », tel est 
le titre de la chronique qu’on pouvait 
y lire hier, sous la plume d’un Yves 
de Kerdrel qui n’en peut plus de cet été 2010. « Il n’y a pas de trêve estivale, insiste-t-il, lorsqu’il s’agit de bloquer la modernisation du pays ou des entreprises. » Celui qui, en juillet déjà, s’étranglait en appelant à « en finir avec le despotisme syndical », dans une charge d’une rare violence, ne s’embarrasse pas plus de subtilité en août.

Porte-voix de ce que le Medef est capable de produire 
de plus ultralibéral, l’homme ne digère pas plus que 
la justice ait donné raison à des salariés en lutte, 
ceux de la raffinerie de Dunkerque en l’occurrence, 
et que ces derniers renversent les habitudes et envoient un huissier sur place ! Voilà qui prouve aux yeux de notre procureur que « l’environnement économique, les notions de marché, de clients ou de rentabilité n’existent pas pour ce syndicat ».

Pareille prose fleurit trois jours après que son propre quotidien a salué les 5,7 milliards de profits réalisés par Total 
au premier semestre… 
Il faut sans doute travailler dans le quotidien 
de M. Dassault pour 
n’y rien trouver à redire.

« Chez ces gens-là, on compte », chantait Brel.

On dénonce, là aussi avec de plus en plus 
de brutalité, « l’archaïsme, le conservatisme 
et le corporatisme “petit-bourgeois” des principales centrales syndicales » 
qui appellent les salariés 
à se rassembler dès le début septembre pour défendre 
la retraite à 60 ans, l’emploi et les salaires.

Il n’y a pas 
de vacances pour ceux que fait enrager l’existence 
de syndicats, et singulièrement la CGT, qui osent avoir des propositions économiques liant emploi et efficacité sociale, mener une bataille pour assurer un avenir industriel à la France et porter le fer contre le « toujours plus » pour la rentabilité financière.

Voilà un hommage du vice à la vertu qui en dit long sur l’inquiétude qui gagne de ce côté-là des possédants à l’approche de la rentrée. Le chef de l’État et ses soutiens ont choisi l’été pour tenter l’un des plus mauvais coups de la politique menée par la droite depuis 2002 et 2007. La journée d’action du 24 juin a révélé l’ampleur du mécontentement populaire qui sourd dans le pays. Son succès a ressoudé l’ensemble du front syndical, jusqu’à l’appel inédit 
à se mobiliser un 7 septembre, jour choisi là encore par 
le pouvoir pour présenter son projet de casse de la retraite au Parlement.

La violence de la charge anti-CGT, et par-delà antisyndicale, n’est pas sans faire écho à l’offensive 
de division lancée au plus haut sommet de l’État 
depuis quinze jours. Elles ont pour trait commun 
un déchaînement sans précédent contre des fondements de la République et de la citoyenneté, du fait syndical 
à la nationalité française.

Tel est le chemin, éminemment dangereux, choisi par la droite pour tenter de contrer 
si ce n’est casser un mouvement populaire qui, 
de conscient de la force qu’il pourrait représenter face 
à une contre-réforme injuste pour toutes les générations, pourrait en chemin devenir conscient de la logique générale qui la sous-tend. Il n’y a pas de vacances pour 
la lutte des classes.

Et la rentrée arrive…

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