Prime transport : les députés font le coup de la panne
La prime transport va-t-elle tomber aux oubliettes ? " Cette possibilité ne peut être exclue après la suppression de cette disposition du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2009, par les députés de la comission des Affaires sociales, mardi 21 octobre ", écrit Challenges.fr.
" L'aide au transport pour les trajets domicile-travail (...) s'articule en deux volets " précise lepoint.fr. Premier point prévu par le projet de loi : l'extension de la prise en charge obligatoire de 50 % des titres de transport collectifs à l'ensemble du territoire. Deuxième point : la prise en charge facultative des frais d'essence des salariés à hauteur de 200 €.
L'un des députés ayant déposé un amendement réclamant la suppression de cette mesure n'est autre que Pierre Méhaignerie. "Le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus, en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé ", a affirmé le président de la commission des Affaires sociales.
De son côté, le député UMP Dominique Tian dénonce " une nouvelle taxe qui frappe l'appareil productif dans un système de crise financière systémique, de récession au sein de l'économie réelle et de poussée de l'inflation qui obère le pouvoir d'achat ". La prime transport pourrait, selon lui, avoir " un impact négatif en matière d'emploi " (lesechos.fr).
Pour Laurence Laigo, secrétaire nationale de la CFDT, la suppression de la prime transport par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale est " méprisante " pour les salariés. Cette décision montre que " les députés sont en dehors de la réalité des salariés". Ont-ils oublié, ajoute la syndicaliste, que " l'idée de la prime de transport était aussi de changer les comportements pour inciter au transport en commun ?". Même réaction pour FO. "C'est une véritable provocation et un mépris pour l'ensemble des salariés français ", a dit hier matin sur France Info Jean-Claude Mailly, en ajoutant : " Dans une période de crise financière, qui touche également les salariés, la commission des Affaires sociales a pris le choix du Medef ".
A l'inverse, le Medef soutient la décision de la commission des Affaires sociales. Pour Benoît Roger-Vasselin, président de la commission Relations du travail et politique de l'emploi du Medef, " la prime transport à la charge des entreprises est une erreur économique car elles ne peuvent pas supporter de prélèvement supplémentaires. La priorité doit être une politique économique qui permet la croissance ". Quant à la CGPME, elle déclare qu'il était "paradoxal de prendre des mesures de soutien aux PME... tout en augmentant les charges pesant sur elles ".
Pour que la suppression de la prime transport soit définitive, il faut encore que les deux amendements déposés par les députés soient adoptés en première lecture par l'Assemblée nationale. " Cette décision doit (...) faire l'objet d'un vote en séance publique lors de l'examen la semaine prochaine du projet de loi de financement de la sécurité sociale " (lemonde.fr). De son côté, François Fillon a de nouveau déclaré hier matin devant les parlementaires de la majorité sa volonté de mettre en place la prime transport (Europe1.fr).