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Présentation

  • : L'Informations aux salariés
  • : syndicat cgt des Coop de Normandie Picardie
  • Contact
7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 05:58

 

LE PIEGE DE LA DIVISION

 

 

Par l’action que nous avons décidé ensemble de mener ce jeudi 5 avril 2007, nous avons déjoué un piège tendu par les Directions des Sociétés Coopératives . Le piège de la division entre générations de salariés, entre les nouveaux embauchés et les anciens.

 

Un des arguments avancés par la FNCC, pour supprimer la prime d’ancienneté, c’est que les jeunes sont « volages » , ne sont plus attachés à leur entreprise et changent d’emplois en fonction de leur bonne volonté . La vérité est tout autre .  C’est la politique de l’emploi mené par des dirigeants, éloignés de toutes réalités du monde du travail, qui multiplie les emplois précaires, Intérim, CDD à répétition qui conduit à cette situation .

 

Avec cette action, les jeunes de notre Coopérative montrent leur attachement à notre entreprise en défendant leur prime d’ancienneté. Et les plus anciens font preuve d’une réelle solidarité en refusant la suppression d’un acquis obtenue il y a plus de 50 ans et constituant un élément essentiel de notre salaire .

 

Elle montre cette journée qu’il est plus nécessaire   que jamais qu’existe un syndicalisme combatif, qui informe les salariés des projets qui concernent leur vie et leur conditions de travail .

 

Sans cesse on nous répète « prenez vos responsabilité, vous êtes élus représentants du personnel, vous devez dans le cadre du Dialogue Social, signer nos accords dans le secret de nos salles de réunions, à l’abri des regards extérieurs »

 

Eh bien ! Ce n’est pas notre conception du syndicalisme . Nous ne parlons pas et n’agissons pas  en notre nom propre . Nous avons mandat pour représenter les salariés et nous avons le devoir de rendre compte de nos actes .

 

Sans le soutien des salariés, nous ne pouvons rien à la table des négociation, c’est votre force qui constitue la force de nos arguments .

 

Il s’agit maintenant de continuer la pression pour faire de la réunion Paritaire Nationale du 25 avril 2007, une réunion positive pour les salariés .

 

Nous vous en rendrons compte le dans le cadre des réunions d’informations au personnel à l’entrepôt de Grand Quevilly  le Vendredi 27 Avril 2007 .

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4 avril 2007 3 04 /04 /avril /2007 16:57

Ouverture du Dimanche

 

Pas de dérogation à Plan de Campagne

 

Saisi par la CGT et la CFDT, le tribunal administratif de Marseille a annulé, hier, l'arrêté pris par le préfet de région fin janvier, autorisant l'ouverture pendant six mois des commerces le dimanche à Plan de Campagne, la plus grande zone commerciale de France. « Ce qui s'est joué, c'est le droit au repos dominical », a commenté la CGT.

 

Une nouvelle qui tombe à pic

 

C’est en effet aujourd’hui que les syndicats FO et CGT accompagnés  de salariés des Coop de Normandie Picardie ont rendez-vous avec le Secrétaire Général de la Préfecture de la Somme pour évoquer cette question de l’ouverture des magasins le dimanche .

 

Depuis 2 semaines des salariés ont observé des arrêts de travail pour protester contre ces ouvertures, ce n’est pas le moment de relâcher la pression . Le Préfet ne prenant aucun engagement les salariés sont invités pour les 2 samedis qui viennent a renforcer leur action .

 

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4 avril 2007 3 04 /04 /avril /2007 04:19
INFORMATION A L’ENSEMBLE DU PERSONNEL

Prècision

Le droit de grève est un droit constitutionnel fondamental (article l.521 du Code du Travail)

La grève ne rompt pas le contrat de travail, son exercice ne saurait pas donner lieu à des mesures discriminatoire et des intimidations .

Depuis deux samedis  dans des magasins Mutant et Maxicoop de la région Picardie, les salariés observent des arrêts de travail d’une heure qui ont entraîné la fermeture de 6 magasins les 24 et 31 mars pour s’opposer à l’ouverture des dimanches et à la suppression de la prime d’ancienneté .

 

Les salariés peuvent décider ensemble de la meilleure forme à donner à leur action pour montrer leur mécontentement .

 

Notre syndicat vous informe que la grève décidée par l’ensemble du personnel du site de Grand-Quevilly se fera :

 

le Jeudi 4 avril 2007 de

 

-         8h à 10h pour l’équipe du matin PGC et FRAIS ainsi que le SIEGE.

 

-         14h à 16h pour le quart de l’après-midi PGC et FRAIS.

 

Ensemble Continuant la pression pour préserver la prime qui est un acquis indispensable à notre salaire et restons unis pour d’autres mouvements à venir.

 

Informez le syndicat CGT des arrêts de travail observés dans votre magasin .

Tél : 06 23 79 81 89  - 06 78 61 28 65 -  06 60 14 45 06

Par courrier électronique :

mailto:syndicat.cgt.coop@wanadoo.fr

Vous pouvez consulter notre blog  à cette adresse

http://cgtcoop.over-blog.com/

et nous soumettre vos suggestions, remarques, votre opinion .


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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 10:21
Réunion de l'ensemble du personnel du siège et  des entrepots

VENDREDI 30 MARS 2007

De 11h à 12h pour les équipes du matin

de 15h à 16h pour les équipes d'aprés-midi, de la journée et le personnel du siège.
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26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 18:48
  La prime d'ancienneté
         est en danger !

En effet, mercredi 14 mars, à l'occasion de la commission paritaire nationale de l'emploi de la FNCC, la délégation patronale a confirmé son intention de mettre fin à son application.

Si cette volonté s’appliquait maintenant, les conséquences seraient les mêmes que dans les cafétérias de Coop Atlantique avec leur filialisation .

 Les salariés qui ont 15%  conserveraient comme acquis la totalité de la prime d'ancienneté.

 Les salariés qui ont 3% , 6% , 9%  ou 12%  verraient leurs pourcentages respectifs gelés et n'atteindraient plus 15% .

 Les nouveaux embauchés ne toucheraient rien et ne pourraient que regretter les 3% , 6% , 9% , 12%  et 15%  actuels.

Ce scénario n'est plus à exclure si le rapport de force pour s'y opposer est insuffisant.

Cette volonté patronale est issue tout droit du MEDEF.

La CGT ne jouera pas l'apprenti sorcier avec un acquis des salariés. Ce droit obtenu par les luttes des anciens et inscrit depuis 50 ans dans la convention collective ne doit pas disparaître.

 

Rien d'équivalent ne le remplacera.

Rien ne dit qu'après la prime d'ancienneté, l'ensemble de la convention collective ne subira pas une profonde remise en cause. La prime d'ancienneté est l'élément du salaire de base qui n'existe pas chez les autres distributeurs du même secteur d'activité.

Depuis plusieurs décennies, elle a bénéficié à de nombreuses générations de salariés et elle bénéficie encore à des milliers de salariés.

Elle garantit aux nouveaux embauchés une progression régulière des salaires pour parvenir à 2 mois en plus sur l'année, après 15 ans.

Sa disparition ne fera qu'amplifier la précarité  dans   les  coopératives  de consommateurs.

 

Par respect pour les anciens qui l'ont obtenue et par sympathie pour les jeunes embauchés, la CGT estime inconcevable sa disparition !

 

Mercredi 14 mars. la CGT a exprimé avec vigueur son opposition à la détermination patronale.

Elle a remis sa pétition « Ne touchez pas à ma prime d'ancienneté » qui a recueilli 1800 signatures sur Coop Atlantique et Coop Normandie Picardie.

Elle a prévenu la délégation patronale du risque d'un conflit social si elle

maintient son intention de mettre fin à la prime d'ancienneté.

Seule la CFTC, comme la CGT, refuse que la FNCC touche à la prime d'ancienneté.

Le succès de la pétition gêne la Direction et perturbe les plans que certains

bâtissent en coulisses.

Qui d'autre que la CGT vous a informé du danger qui plane sur cette prime ?

Qui d'autre que la CGT a fait circuler une pétition pour apporter l'avis des salariés à la FNCC ?

Avec vous, nous avons franchi une étape, c'est bien. Mais. par expérience, nous savons que cela ne suffira pas.

Aussi, avec vous, nous allons passer à une seconde étape où nous amplifierons et nous consoliderons le rapport de force créé par la pétition.

Réunion de l’ensemble du personnel du siège et des entrepôts

 

Vendredi 30 Mars 2007

 

De 11 h à 12 h pour les équipes du matin

De 15 h à 16 h pour les équipes d’après-midi, de la journée et le personnel du siège

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4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 14:47
CLASSIFICATIONS : OU EST LA VOLONTE D’ABOUTIR ?

 
    Engagée depuis des années, cette négociation sur les classifications dans la branche FNCC va-t-elle se terminer par un constat de carence . C’est ce que laissait entendre la FNCC lors de la dernière réunion du 4 octobre 2006 .

  Il n’est pas étonnant que cette négociation soit difficile ; deux conceptions diamétralement opposées s’y affrontent .

    Du coté de la FNCC les salaires doivent être au prix du « Marché » . Comme si les salariés n’étaient que des Citrons que l’on pressent et que l’on jettent, et un préalable à la mise en place d’une grille hiérarchique ; la remise en cause de la prime d’ancienneté .

    Du coté des organisations syndicales, il s’agit de reconnaître les qualifications et de tenir compte des évolutions technologiques, de traduire celles-ci par des possibilités d’évolutions des carrières et des salaires .

        La CGT, bien que non signataire des accords de méthode de 1998 et de 2001, s’est inscrite dans la négociation :

- sur la définition des emplois : en nous inspirant de la réalité du terrain et en s’appuyant sur le Répertoire Opérationnel des Emplois et des Métiers (ROME) , nous avons fait de nombreuses propositions . Celles ci n’ont pas été retenues et nous nous retrouvons avec l’accord du 24 février 2004 qui entérine des qualifications datant de « 1975 ».

 
-En participant à l’élaboration des groupes et unités de classement qui reposent sur quatre critères : Autonomie, Responsabilité, Connaissances et Echanges.

        Nous sommes bien conscient des difficultés rencontrées, mais nous ne voulons pas d’un échec de ces négociations parce que nous savons que celles-ci auront des conséquences sur la vie des salariés du mouvement coopératif .

    C'est avec cet état d'esprit que nous nous sommes rendus à la rencontre avec la FNCC le 23 novembre 2006, nous y avons fait des propositions en défendant quelques principes pour nous indispensables à un accord :

        Une grille hiérarchique démarrant  au minimum au SMIC (8,27 € de l'heure et 1 259,11 € brut mensuel, base 35 h) , et des salaires pour les cadres au minimum du plafond de la Sécurité Sociale (2 589 € brut mensuel) .

        Un grille anticipant sur les évolutions du SMIC en fixant des écarts entre les niveaux hiérarchiques significatifs, la négociation collective annuelle devant fixée des augmentations de la valeur du point hiérarchique et non pas des minimums, ce qui au fil du temps écrase les grilles hiérarchiques .

        Pas de remise en cause des accords conventionnels et notamment de la prime d'anciénneté .

D’un côté, le gouvernement expectore une réformette du dialogue social sous la forme d’un projet de loi négocié à minima. D’un autre côté, un nouveau concept de gouvernance semble s’imposer : le néo-dialogue. Explications. Quand des syndicats ou des élus du personnel réclament des négociations, les technocrates du pouvoir, qui glissent allègrement d’une entreprise à une autre, organisent d’innombrables séances de réunions où l’on peut parler beaucoup, certes, mais sans jamais entamer de réelles négociations, au mépris du droit du travail  

 

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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 15:41
il existe deux hypothèses ou la capitalisation est possible, la préparation d'un congé

- sabbatique d'un congé
- pour création d'entreprise.

l'article L.122-32.25 du code du travail permet au salarié qui en fait la demande de capitaliser pendant 6 ans maximum la part des congés payés excédant les 4 semaines de base (5ieme semaine et jours de congés supplémentaires)

et si en fin de compte,le congés sabbatique ou pour création d'entreprise n'est pas pris, le salarié rallongera chaque année ses vacances de 6 jours jusqu'à épuisement du capital.
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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 11:52
Lorsqu'un salarié s'absente pour un motif divers (jrtt,conges,jour exceptionnel...) il doit préalablement remplir une feuille verte prévue à cet effet sur laquelle il devra mentionner le motif et la date de ce congé.

Ces feuilles vertes doivent etre mises à la disposition du salarié par l'employeur (chef de service ou chef de magasin)  et doivent etre signées par le demandeur et son responsable hiérachique.

En cas de refus, l'employeur devra négocier avec le salarié sur les possibilités d'une nouvelle date et devra motiver son refus.

Si vous rencontrez des difficultées à vous procurer ces feuilles n'hésitez pas a contacter le syndicat au 02.35.69.03.54.


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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 11:33



 
     Auchan a ouvert Auchan Drive le premier service au volant de produits lourds et volumineux sur le centre commercial de Leers, en France en 2000, puis à Faches Thumesnil en 2006.



   


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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 15:40
LA VIE PRIVEE DU SALARIE


Les faits sont là : l'activité sur l'ordinateur laisse des traces. Et l'employeur risque de se laisser entraîner par des pratiques abusives. Consciente de son rôle de gardien des libertés individuelles, la Cnil (Commission nationale Informatique et Libertés) publie un rapport sur le thème de la cybersurveillance.

La jurisprudence apporte quelques éclairages complémentaires, à exploiter néanmoins avec modération : assez récente, elle n'est pas encore stable. Elle certifie toutefois que l'employeur doit avoir prévenu ses employés de la mise en place d'outils informatiques de surveillance s'il veut utiliser des informations numériques à caractère privé dans un conflit avec l'un de ses employés. Cette surveillance ne saurait s'exercer pour le plaisir : « Les moyens de surveillance mis en oeuvre doivent être proportionnels à l'activité du salarié et à ses responsabilités dans l'entreprise », rappelle l'avocat Bertrand Nouel. De plus, le courrier électronique est considéré en France comme une correspondance privée. Il ne peut donc être ouvert impunément.

L'employeur peut surveiller l'usage des outils informatiques à condition d'avoir prévenu les salariés et les délégués du personnel (article L. 432-2-1 du Code du travail et article 121-8).

C'est un peu une redite de l'arrêt Nikon d'octobre 2001. Début août 1999, un dessinateur de la société Nycomed Amersham Medical System (aujourd'hui CathNet-Science), spécialisée dans le matériel et les accessoires médicaux, était licencié pour faute grave. Motif : l'employeur avait trouvé sur son ordinateur un dossier personnel contenant des documents sans aucun rapport avec son travail. Une fouille motivée par la découverte de photos érotiques dans le tiroir du bureau de ce même employé, absent à ce moment-là.

L'affaire va aux prud'hommes. Et en appel, la validité du licenciement est confirmée. Mais le 17 mai dernier, la cour de Cassation a cassé cette décision. L'affaire est renvoyée devant la cour d'appel de Versailles où il sera décidé du sort du salarié, réintégration ou indemnités, puisqu'il y a eu licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Dans l'affaire Nikon, un salarié avait lui aussi été licencié pour faute grave parce qu'il exerçait une activité parallèle avec les outils informatiques fournis par son entreprise. L'employeur s'en était aperçu en consultant des documents étiquetés « personnels » sur le poste du salarié. Au final, la cour de Cassation avait annulé la validation en appel du licenciement.

Dans les deux cas, une même chose est en jeu : le droit du salarié à une vie, à une sphère privée, même au sein d'une entreprise. Cette sphère privée était d'autant moins difficile à circonscrire que les documents ayant servi à licencier les deux salariés se trouvaient dans des fichiers et des dossiers intitulés « personnel ».

L’article L 432-2-1 dispose en son alinéa 3 :

« le comité d’entreprise est informé et consulté, préalablement à la décision de mise en œuvre dans l’entreprise, sur les moyens ou les techniques permettant un contrôle de l’activité des salariés. »

B/Le régime juridique applicable aux logiciels de contrôle :

Les principes de base doivent être respectés, à savoir : information du personnel, information du comité d’entreprise, respect du principe de proportionnalité. S’agissant d’un système informatisé, la loi du 6 janvier 1978 s’applique. La chambre sociale de la Cour de cassation s’est prononcé en ce sens le 7 juillet 1998 concernant l’introduction dans l’entreprise de ces procédures particulières de contrôle.

-   Déclaration à la CNIL :

Les articles 15, 16 et 17 de la loi du 6 janvier 1978 imposent une obligation de déclaration préalable. Cette obligation concerne tous les traitements d’informations nominatives. (lien vers la déclaration préalable)

-   Obligation d’information des salariés :

Dès lors qu’une procédure de surveillance est mise en place, l’information des personnes concernées apparaît comme un principe essentiel, que ce soit sur le fondement de la loi Informatique et Liberté que sur le droit du travail.

Informations des salariés :

Le code du travail en fait une formulation dans l’article L121-8 : Aucune information concernant personnellement un salarié ou un candidat à un emploi ne peut être collectée par un dispositif qui n’a pas été porté préalablement à al connaissance du salarié ou du candidat à un emploi. Si l’on en croit les arrêts de la chambre sociale de la Cour de cassation du 22 mai 1995 et du 14 mars 2000 n°98-42.090, sans cette information préalable, l’employeur ne pourrait se prévaloir d’un enregistrement présenté en vue de prouver la faute d’un salarié.

Information du comité d’entreprise : L’article L 432-2-1 dispose en son alinéa 3 que : le comité d’entreprise est informé et consulté, préalablement à la décision de mise en œuvre dans l’entreprise, sur les moyens ou les techniques permettant un contrôle de l’activité des salariés.

Un salarié avait été licencié pour faute grave suite à la découverte par son employeur (la société Nikon) de messages personnels sur l'ordinateur mis à sa disposition par la société. La Cour de cassation a donné raison au salarié qui contestait son licenciement, en posant le principe que l'employeur ne peut, sans violer l'intimité de la vie privée du salarié et le secret de ses correspondances, " prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l'employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l'ordinateur ".

Vu l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, l'article 9 du Code civil, l'article 9 du nouveau Code de procédure civile et l'article L. 120-2 du Code du travail ;

Attendu que le salarié a droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée ; que celle-ci implique en particulier le secret des correspondances ; que l'employeur ne peut dès lors sans violation de cette liberté fondamentale prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l'employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l'ordinateur ;

13. Le droit au respect de la vie privée du salarié est assuré de façon particulière par l’affirmation du droit au secret des correspondances [36] : l’article L. 226-15 du Code pénal en particulier prohibe « le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions ».
Dans le champ étroit défini par l’article, l’employeur conserve la possibilité de tracer les communications de ses employés, l’infraction n’étant constituée que dès lors qu’il aura pris connaissance du contenu de celles-ci. Cela a d’ailleurs été confirmé récemment dans le cas d’utilisation de messageries de nature électronique, technologie qui offre aujourd’hui le plus haut degré de traçabilité en ce qu’elle permet de connaître l’adresse du destinataire, l’heure de l’envoi, et jusqu’au contenu du message : dans une décision remarquée [37], la Cour de cassation sous le visa des textes européens [38] a indiqué que le salarié a droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l’intimité de sa vie privée [39], que celle-ci implique en particulier le secret des correspondances, et que l’employeur ne peut dès lors, sans violation de cette liberté fondamentale, prendre connaissance des messages personnels émis par le salarié et reçus par lui grâce à un outil informatique mis à sa disposition pour son travail et ceci même au cas où l’employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l’ordinateur… Cela signifie qu’il faut distinguer les correspondances émises, protégées par le secret, de l’utilisation des moyens de télécommunications qui les génère. L’intervention de l’employeur ne pourrait donc se situer que sur le procédé qu’il met à disposition de ses salariés pour l’exécution de leur travail.

14. Il est délicat ici de tracer la frontière entre l’utilisation technique d’un support et son utilisation concrète : l’employeur peut constater par exemple que des coups de téléphone sont passés depuis l’entreprise vers des numéros a priori étrangers à l’activité professionnelle, mais ne peut s’en assurer en les enregistrant. Le critère semble alors être celui de la finalité de l’utilisation des technologies, approche abstraite qui passe par une interprétation des traces. Selon l’indication fournie par l’infrastructure technique, l’employeur pourrait s’en servir (ex. : un temps de connexion à internet excessif [40]) mais dans une certaine mesure seulement (impossibilité pour l’employeur de connaître, révéler ou faire état des centres d’intérêt du salarié qui pourrait être indiqués par les sites web visités).


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