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  • : L'Informations aux salariés
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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 03:22

 

 

Le ministère de l'économie et des finances étudie la possibilité de taxer "les titres-restaurant ou les Chèques-Vacances", révèlent Les Echos lundi, "mais le sujet est très sensible" politiquement. "Aucune mesure n'est arrêtée à ce stade et d'autres ministères se montrent extrêmement réservés", indique le quotidien économique, selon qui "les arbitrages précis auront lieu à l'été".

 

Pour le moment, "le ministère de l'économie étudie la possibilité d'étendre le forfait social, cette contribution de 4 % à la charge des employeurs, à certains revenus encore exonérés de cotisations", comme "les Chèques-Vacances, les titres-restaurant, les avantages accordés par les comités d'entreprise, les chèques emploi-service préfinancés ou les indemnités de rupture (pour les licenciements et les départs en retraite)", expliquent Les Echos. "L'extension du forfait social, qui serait très mal vue des syndicats, pourrait se justifier par le fait que ces rémunérations complémentaires se substituent, pour partie, aux salaires", selon le journal.

 

De plus, "le gouvernement pourrait en tirer plusieurs centaines de millions d'euros", ajoute la même source, qui précise que "les titres-restaurant représentent 2,4 milliards d'euros, les Chèques-Vacances 300 millions, les avantages accordés par les comités d'entreprise 2,6 milliards et les indemnités de rupture 3,5 milliards". Fin 2008, le Sénat avait unanimement, à droite comme à gauche, refusé d'étendre le forfait social aux titres-restaurant et aides des comités d'entreprise. "Vous faites porter un risque sur le pouvoir d'achat des salariés dans un contexte économique pas du tout favorable, ce serait un mauvais signal", avait alors déclaré la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, sur ce sujet.


Des réaction à cette Info :

 

 

J'ai bien une idée mais je ne sais pas si ça rapportera autant que taxer les chèques resto. Si on taxait à 50% toutes les primes versée par les banques ? Ça monterait à combien de milliards ? p'têt'ben qu'il y en aurait trop et qu'on ne saurait plus quoi en faire...


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On reçoit des chèques vacances en fonction de son quotient familial, ainsi : PLUS LE REVENU DE LA FAMILLE EST FAIBLE ET plus on a d'enfants plus la famille RECOIT DE CHEQUES VACANCES par la comité d'entreprise (mesures injustes qui vont toucher des familles qui ne pourront pas s'exiler, elles, devant de telles pratiques iniques).


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Il pourrait aussi taxer les billets de banques : 10% du montant.

 

 

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On peut même taxer les allocs, faire payer en espèces une taxe de 1 OU 2 Euros à tous ceux qui prennent un repas aux Restos du Cœur !

 

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Dans la même veine, pourquoi ne pas taxer également les revenus du Livret A, hein ? On pourrait également taxer les allocations familiales, aussi. Pourquoi se gêner...

 

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C'est à ce genre de proposition qu'on voit que Bercy sait débusquer les vrais privilèges.

 

Réagissez vous aussi

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 17:03

 

PAR MARIE-JOSÉ KOTLICKI, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE L’UGICT-CGT.

 

Chaque année 740 000 jeunes sortent du système scolaire. 18 % d’entre eux n’ont aucun diplôme. Si 65 % obtiennent le bac, ils ne sont plus que 40 % à posséder un diplôme de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, ces jeunes se retrouvent sur un marché du travail frappé par la crise de la financiarisation et complètement dégradé. Nous pouvons sans exagérer parler de génération sacrifiée sur l’autel de la rentabilité. Les entreprises délaissent les jeunes diplômés et ne proposent que de rares emplois aux plus opérationnels. La problématique du premier emploi dépasse les seuls jeunes diplômés. C’est à l’ensemble de la jeunesse qu’il faut donner de l’air, pour ouvrir de réelles perspectives. Ce que d’aucun appelaient un bizutage social entre la fi n des études et le début de la vie active s’est transformé en un sas d’une dizaine d’années de galère : stages non payés ou sous-payés et emplois déclassés. Une réaction forte, non seulement des jeunes diplômés, mais aussi de l’ensemble de la jeunesse et du monde du travail est indispensable contre la triple peine dont ils sont victimes aujourd’hui.

 

- La précarité dans l’insertion professionnelle débouche sur un risque de paupérisation durable pour la première fois dans notre histoire, avec un décrochage entre le niveau des qualifications et des responsabilités et le niveau de rémunération. C’est l’ensemble du processus de reconnaissance sociale de chacun qui se désagrège et toute la société qui est déstabilisée.

- L’instrumentalisation des jeunes diplômés instaure un véritable dumping social au sein de l’emploi qualifié. La sous-rémunération, par une politique de bas salaires des jeunes diplômés, orchestre une concurrence qui déstructure les garanties collectives.

- La volonté du gouvernement et du Medef de s’attaquer à la retraite par répartition vise l’allongement du nombre d’annuités de cotisations qui pénalise de fait tous ceux qui entrent plus tardivement sur le marché du travail. L’élévation de la qualifi cation liée aux études, génératrice de gains de productivité pour l’ensemble de la société, serait alors encore moins reconnue, notamment par l’absence d’une validation des années d’études dans le calcul de la retraite.

 

Regardons la réalité en face. Si la crise a dégradé la situation de l’emploi, y compris pour les jeunes diplômés, les entreprises sont aussi confrontées à une pyramide des âges vieillissante et elles vont devoir embaucher plus massivement des jeunes diplômés. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous saisissons cette situation comme une opportunité pour permettre à la jeunesse de libérer sa créativité, pour renouveler le fonctionnement des entreprises dans le sens du progrès social, économique et environnemental, en faisant des jeunes diplômés un atout pour l’avenir. Soit l’afflux de cette jeunesse est considéré comme la constitution d’une nouvelle masse de manœuvre pour passer un nouveau cran dans l’exploitation du travail qualifié et continuer la déréglementation des droits sociaux, ouvrant les vannes à une concurrence accrue, au dumping social, à l’exclusion élitiste, permettant d’accentuer la logique du cash et des taux de profi t à deux chiffres au détriment de la valeur travail, promettant ainsi à la société une crise durable. L’Ugict-CGT est déterminée à poursuivre ses actions pour : la reconnaissance des diplômes LMD dans les conventions collectives et au niveau des salaires d’embauche ; la validation des années d’études sans rachat dans le calcul des retraites ; le paiement des stages au minimum à 50 % du smic avec l’interdiction des stages hors cursus scolaire et une réglementation nationale ; une véritable allocation d’autonomie de la jeunesse. La réponse aux besoins et attentes des jeunes diplômés recouvre un triple enjeu : pour l’ensemble du salariat d’encadrement afin de stopper le dumping social, pour l’ensemble de la jeunesse afi n de la tirer vers le haut, ainsi que pour l’emploi qualifié et donc la compétitivité nationale et durable des entreprises.

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 19:10

Connaissez-vous Guillaume Sarkozy ?

 

C'est un des frères de Nicolas. C'est aussi le DG d'un groupe d'assurance. Il y a quelques années, Guillaume dirigeait une entreprise de textile. Mais il s'est reconverti dans l'assurance santé et l'assurance retraite. C'est plus rentable. D'autant que Guillaume a des projets pour développer son affaire et il connaît quelqu'un, au sommet de l'Etat, qui veut l'aider à réaliser ses projets.

Le 4 juin 2008, Le Monde a publié un document qui dévoilait les intentions de Guillaume Sarkozy :

« La Caisse des dépôts et le groupe Médéric, qui est dirigé par Guillaume Sarkozy, veulent créer une filiale commune spécialisée dans le financement des retraites. Un document de travail daté du 16 mai et estampillé “confidentiel”, relève que, en 2020, les non-cadres subiront une baisse de 5% du taux de remplacement pour une carrière complète et les cadres subiront une baisse de 20%.

Les grandes lignes de ce projet de partenariat sont posées : la création d'une “nouvelle entreprise d'assurance”, qui proposera “un bilan retraite et des services adaptés, en phase d'épargne et au moment de la retraite” aux salariés. L'objectif est d'atteindre un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros en 2019. Les futurs partenaires se fixent “des taux de rentabilité raisonnables sur le long terme”. »

Chez les Sarkozy, on se partage le travail : Nicolas diminue le niveau des retraites et Guillaume propose des complémentaires aux salariés les mieux payés. Quelle équipe. Quel cynisme !

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 03:56
La réunion de concertation, hier au ministère du Travail, sur
 la pénibilité, renforce les inquiétudes de la CGT sur la réforme.

« Ils n’entendent rien du tout. Ils ne sont pas du tout réceptifs à tout ce qu’on peut amener », confiait Éric Aubin, dirigeant de la CGT en charge de la retraite, à l’issue d’une réunion de concertation bilatérale, hier, au ministère du Travail avec les responsables du cabinet d’Éric Woerth. Deux sujets ont été abordés  : la pénibilité et l’emploi des seniors. L’occasion pour la délégation CGT de réaffirmer sa revendication d’un droit au départ anticipé pour travaux pénibles, devant des représentants du ministère qui ont, eux, soigneusement évité de mettre sur la table leurs propositions en la matière. Tout en laissant cependant transparaître une approche très restrictive du dispositif de réparation à mettre en œuvre pour les salariés usés prématurément par le travail et ainsi privés d’années de retraite. Cherchant à minimiser le problème, un membre du cabinet ministériel ira même jusqu’à tenter de faire croire qu’avec le temps, la pénibilité ferait moins d’effet, les salariés « s’y habituant »… La CGT a également eu confirmation du refus gouvernemental d’envisager une hausse des prélèvements pour financer la retraite, ce qui entraînerait « inéluctablement une baisse des droits », rappelle Éric Aubin. Avec ce type de réunion, « on fait croire qu’il y a un dialogue », mais « tout donne à penser, que, pour le gouvernement, tout est déjà plié », analyse le syndicaliste. « Désormais, seule la mobilisation des salariés compte », souligne-t-il, évoquant les manifestations du Ier Mai.

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 03:52

CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa se sont retrouvés en intersyndicale, lundi soir, pour préparer les manifestations de samedi sur l’emploi, les salaires et les retraites. Les syndicats se reverront dès le 6 mai pour préparer d’autres rendez-vous.


Nouvelle réunion de l’intersyndicale, lundi soir, au siège de l’Unsa, où la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et l’Unsa ont appelé ensemble « les salariés du privé et du public à réussir un grand 1er Mai en manifestant nombreux ». Au chapitre des exigences mises en avant par les syndicats, « la priorité à l’emploi, l’amélioration des salaires et du pouvoir d’achat et des garanties pour l’avenir des retraites ». Sur cet ensemble revendicatif, les 5 organisations avaient adressé au président de la République « une interpellation commune » en vue du sommet social qui devrait avoir lieu le 10 mai. « En étant tous mobilisés le 1er Mai, nous donnons du poids à ces revendications sur l’emploi et le pouvoir d’achat » et « nous nous opposons à un passage en force gouvernemental qui semble se dessiner sur le dossier des retraites », affirment-ils.


Le flou du gouvernement


« Le flou du gouvernement sur les retraites ne nous rassure pas », commente Jean Grosset, de l’Unsa. Pour les syndicats, « les mobilisations doivent s’inscrire dans la durée ». Ils se reverront en intersyndicale où ils espèrent être rejoints par les absents, au moins la CFTC et la CGC, le 6 mai. Une date proche, ce qui réjouit Pierre Khalfa, de Solidaires, qui estime qu’il faudra « des mobilisations d’ampleur en mai et juin ». Visiblement, c’est en ce sens que la CGT pousse à la roue. Nadine Prigent se montre confiante pour la mobilisation de samedi  : « On sent un engagement de nos organisations et de nos militants, assure-t-elle. Il faudra rapidement de nouvelles mobilisations. Les discussions sur les retraites doivent se dérouler sous le contrôle des salariés. » La FSU semble sur la même longueur d’onde et Bernadette Groison considère que « l’unité syndicale marque aussi le rassemblement du public et du privé ». « Nous défendons l’ensemble des salariés », précise-t-elle, persuadée, elle aussi, qu’il faudra « envisager d’autres rendez-vous ».


Pour la CFDT, qui prépare son congrès au mois de juin, Laurent Berger dit vouloir centrer ses efforts « sur un 1er Mai qui marque », et ne souhaite visiblement pas évoquer la suite. Il critique « un calendrier contraint » et reproche au gouvernement de ne proposer que « des mesures purement financières comme le report de l’âge légal. Il faut réaffirmer qu’une réforme juste est nécessaire ». La réforme des retraites sera sans nul doute au centre de la mobilisation. Pour Jean Grosset, « les salariés savent que ce que prépare le gouvernement n’est pas bon, mais ils savent aussi que c’est une sérieuse bagarre qui s’engage ». Ce que ne conteste pas Nadine Prigent  : « Il faudra un autre niveau de mobilisation. »

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 16:54

En 2007, l’Insee rappelait que l’espérance de vie en bonne santé répondait à « un enjeu de bien-être. »


Ainsi, l’Institut déterminait que cette espérance de vie était de soixante-trois ans pour les hommes, soixante-quatre ans pour les femmes et cinquante-neuf ans pour les ouvriers.


À partir de cinquante-cinq ans, deux maladies sur cinq sont liées au travail; à soixante ans, il s’agit de trois maladies sur cinq. Gérard Filoche, inspecteur du travail, estimait ainsi que la tranche 60-65 ans constituait « les plus dures années au travail […]


Certes, l’espérance de vie s’allonge, mais si elle s’allonge, c’est bien parce qu’on a la retraite à soixante ans! Au-delà, vous réduisez leur espérance de vie ». Et de conclure: « Les assurances ont des tables de mortalité qui indiquent que, si vous travaillez jusqu’à soixante et un ans, vous avez six mois d’espérance de vie en moins. Et si vous travaillez jusqu’à soixante-deux ans, on vous retire encore un an. »

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 16:40

 

Haro sur la grève à la SNCF et singulièrement sur la CGT cheminot, cheville ouvrière de la mobilisation. Depuis deux jours, radios, télés et journaux, relayant le discours gouvernemental, rabâchent la même rengaine aux relents de haine de classe: « La grève a échoué. La direction n’a pas cédé. La CGT est battue. D’ailleurs, la grève n’avait pour but que de servir l’ego et la carrière politique de son secrétaire général, Didier Le Reste. » Certes, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, n’est pas allé à Canossa. Il a préféré y envoyer les directions régionales. Car quoi que disent le gouvernement et les médias et bien que la direction s’en défende, cette dernière a bel et bien cédé. Ô bien sûr, toutes les revendications des cheminots n’ont pas abouti mais, d’ores et déjà, le mouvement a, à son actif, des créations d’emplois supplémentaires, des abandons de projets de restructurations, une négociation sur les primes de travail… Et ce n’est pas fini car, comme on dit en langage cheminot, l’heure, n’est pas encore « à faire la caisse » puisque les négociations se poursuivent.

 

Mais qu’importe, il n’est pas question de reconnaître que la direction s’est résignée à négocier. Ce serait en effet placer les syndicats non grévistes dans une situation difficile. Ce serait surtout renforcer l’idée que les salariés peuvent gagner au moment où s’annonce la mobilisation des retraites.

 

Pierre-Henri Lab

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 18:31

 

 


Le risque d’une paupérisation programmée des futurs retraités

 

Par Gérard Fonouni, professeur agrégé d’économie et de gestion.

 

 

Réforme du système social : quels sont les paramètres à prendre en compte ?

 

Depuis 1987 la question sur l’avenir des retraites fait débat. Aujourd’hui, hommes politiques, économistes et syndicats nous alertent sur l’impasse financière à laquelle nous conduit la situation actuelle des retraites. Le feuilleton de la réforme se poursuit tous les trois ou cinq ans, et la fin du sixième épisode est prévue pour l’automne 2010. Quels en sont les enjeux ?

 

Conçu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notre système de retraite par répartition, selon lequel les retraites sont payées par les cotisations des actifs occupés, subit aujourd’hui des déficits considérables : près de 10 milliards d’euros en 2010.

 

Plusieurs causes en sont à l’origine : vieillissement démographique, allongement de l’espérance de vie, montée vertigineuse du chômage, précarité des emplois et croissance économique poussive. Ces variables démographiques et économiques aggravent le déficit du régime de retraite et compromettent son avenir.

 

Sa réforme est, certes, incontournable mais quels sont les paramètres à prendre en compte pour déterminer ses principales orientations ? La réforme engagée tourne autour de deux axes : l’allongement de la durée de cotisation et le prolongement de l’âge de départ en retraite au-delà de 60 ans. L’enjeu démographique reste toujours le déterminant substantiel des propositions comptables envisagées. Cette hypothèse démographique sert de base à la réforme des retraites pour justifier la nécessité de ces deux pistes.

 

Face à l’augmentation de l’espérance de vie et de l’arrivée massive de retraités des générations du baby-boom, augmenter la durée des cotisations permet de maintenir durablement le niveau de financement des caisses de retraite sous couvert d’une conjoncture économique favorable, ce qui n’est malheureusement pas le cas depuis la crise. En prolongeant la vie active, une telle mesure conduit inéluctablement les actifs ayant commencé à travailler après l’âge de 20 ans à prendre leur retraite à 63 ans ou 65 ans, voire même 67 ans. Or, selon la pénibilité de leur métier, la plupart de ces actifs ne pourront pas travailler au-delà de 60 ans et seront donc contraints de cesser leur activité avec des pensions réduites à défaut de durées de cotisation suffisantes.

 

Cette dégradation sociale fait courir le risque d’une paupérisation de plus en plus forte des futurs retraités et d’une accentuation des inégalités sociales entre les générations. Elle pénalise l’emploi des jeunes en maintenant encore plus longtemps les plus âgés dans la vie active, et affaiblit ainsi le ratio emplois-retraités. Alors faut-il au nom de la fatalité démographique continuer dans cette seule voie engagée depuis 1993 malgré un regain du taux de fécondité en France de 2,1 enfants garantissant le renouvellement des générations ?

 

L’équilibre financier d’un système de retraite ne dépend pas seulement du paramètre démographique, d’autres sont en prendre en compte. Il ne fait aucun doute que la contrainte démographique pèse sur cet équilibre, mais l’évolution de l’emploi et de la croissance économique est déterminante pour la réduire.

 

Pourquoi ne pas les prendre en compte dans la réforme ?

 

La réforme des retraites doit être juste socialement et soutenue économiquement par une politique de l’emploi privilégiant en priorité celui des jeunes et des seniors. Ce qui nécessite un changement radical de comportement des entreprises à l’égard des jeunes et des plus âgés. Or, tant qu’elles continueront à développer des emplois précaires pour les jeunes et favoriser les départs anticipés des seniors, l’avenir de notre système de retraite sera compromis. La question des retraites impose de faire un choix de politique économique et de solidarité sociale pour préparer la société de demain.

 

Pour la rendre plus juste, on peut envisager de calculer la durée de cotisation en fonction de la pénibilité des métiers. Il est juste d’attribuer des droits en durée selon le degré de pénibilité car il est possible dans certaines activités de travailler plus longtemps que dans d’autres. Cette flexibilité de la durée, tout en respectant globalement une moyenne de 40 années de cotisation, doit être associée à une véritable politique de l’emploi afin de maintenir un ratio emplois-retraités le plus élevé possible garantissant la pérennité de l’équilibre financier et le maintien du taux de remplacement autour de 80 %.

 

Avec une croissance économique plus soutenue et un taux d’emploi élevé, il sera plus facile d’augmenter les cotisations sans amoindrir le pouvoir d’achat des actifs et la compétitivité des entreprises, à condition qu’une partie de cette richesse supplémentaire produite profite davantage aux salariés. Ce n’est qu’à cette condition que notre système de retraite pourra relever le défi démographique. À défaut, la paupérisation programmée des futurs retraités pourrait inciter les jeunes générations à se tourner peu à peu vers la capitalisation.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 04:53

Les CHSCT doivent voir leur rôle réévalué et étendu aux PMI et PME

 

Par Christian Larose, syndicaliste CGT, vice-président du Conseil économique et social.


 

Le rapport sur les risques psychosociaux que Muriel Pennicaud (Danone), Henri Lachmann (Schneider) et moi-même avons remis au premier ministre le 17 février 2010 formule dix propositions, mais s’appuie sur quatre axes essentiels: la santé gage d’efficacité dans le travail ; la place du management et son rôle ; le dialogue social et la mise en pratique des organisations nouvelles du travail ; le rôle des CHSCT, dont le périmètre d’intervention évolue.

 

La santé, gage d’efficacité. Nous n’avons pas pris le problème des risques psychosociaux par le biais de la souffrance au travail. Nous ne voulions pas nous en tenir à la seule réparation de ces souffrances. Il faut prendre le sujet par le bien-être au travail, source d’efficacité, car santé et efficacité vont de pair. La santé ne s’externalise pas. Nous partons de l’idée que les hommes et les femmes sont la ressource essentielle de l’entreprise. La financiarisation de l’économie à outrance, le court terme, la dictature des marchés et des actionnaires ont généré des dégâts considérables que les salariés ont de plus en plus de mal à supporter.

 

La santé n’est pas seulement l’affaire de la médecine du travail, mais celle de tous les acteurs sociaux et politiques. Les causes du stress, des dépressions, des suicides sont connues: peur du chômage, incertitude sur l’avenir. Les fusions, acquisitions, réorganisations, restructurations, changements de statut public/privé, de périmètre des entreprises sont source d’angoisse. Plus encore quand le dialogue social est défaillant. Investir dans la santé, c’est d’abord une obligation sur le plan humain, ce n’est pas une charge. Le développement personnel est un atout pour la performance: on travaille plus sereinement quand on est bien dans sa tête, que son parcours professionnel est sécurisé et que l’ambiance est bonne dans l’entreprise.

 

La place du management. On balaie toujours l’escalier en commençant par le haut. Le manager principal de l’entreprise et son conseil d’administration doivent insuffler une culture d’entreprise qui prenne en compte la santé des salariés. Parallèlement, les injonctions données aux managers de proximité sans aucune autonomie sont nocives; ils ne doivent pas être les outils chargés d’appliquer des ordres dont ils perçoivent souvent eux-mêmes les limites. L’éloignement des chefs parfois peu connus des personnels, les décisions prises à l’étranger et plaquées dans les entreprises sont autant de difficultés de compréhension pour les salariés. Les managers d’aujourd’hui ont de graves lacunes dans la conduite des hommes, ce qui suppose, les concernant, davantage de formation sur les valeurs humaines. Le seul critère retenu par l’entreprise ne peut être la seule efficience financière. La performance doit être aussi sociale, c’est pour cela que les rémunérations des managers doivent être en rapport avec leur efficacité sociale. Il suffit de mesurer certains critères, tels le turnover, l’absentéisme, les accidents du travail, les suicides.

 

Le dialogue social. Les salariés « aux manettes » sont les mieux placés pour mesurer les dysfonctionnements dans le travail, il faut donc les écouter. La chasse aux temps morts, aux pauses casse-croûte a fait disparaître les espaces de dialogue avec les salariés. Il faut réhabiliter la performance collective au détriment de la performance individuelle et restaurer des exigences de dialogue. Le travail est source d’émancipation, mais le discours managérial est souvent déconnecté du travail pratique. Donner du sens au travail suppose de s’appuyer sur ceux qui le connaissent, de reconnaître leur compétence et leur capacité d’autonomie. Les salariés s’identifient à leur travail, ils en tirent une fierté, il faut qu’ils puissent donner un sens à ce qu’ils font. Les salariés ont du mal à suivre les réorganisations incessantes, plus encore quand le dialogue est vacillant. Pour créer des espaces de dialogue social, il faut aborder la question de l’organisation du temps de travail, des temps de repas, des moments de repos, de la place du travail et du dialogue social dans l’entreprise.

 

Réévaluer le rôle des CHSCT. Le périmètre du CHSCT s’est accru, il est devenu un organe central d’action sur l’essentiel: sécurité, santé, conditions de travail. Il faut, à la fois, réévaluer son rôle et l’articuler avec celui du CE. Ses moyens actuels sont insuffisants, sa réévaluation passe aussi par une élection directe et non par des désignations. Les syndicats devraient être plus pressants sur la place du CHSCT, son rôle et ses moyens. Le peu d’enthousiasme du Medef pour engager une réforme par la négociation dans ce domaine m’amène à penser que l’intervention du législateur sera indispensable.

 

Parallèlement, pour les PME et les TPE– il faut réfléchir à la mise en place de CHSCT interbranches, interentreprises, départementaux ou régionaux, comme cela se fait aujourd’hui dans l’agriculture. Ces entreprises sont concernées par les risques psychosociaux au même titre que les plus grandes.

 

J’espère que ce rapport aidera les partenaires sociaux et les décideurs politiques pour agir concrètement, il y a urgence.

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 17:22
Hier matin, Laurence Parisot a dénoncé les hypothèses économiques, toutes basées sur un taux de chômage, selon elle, trop bas (en dessous de 7 %), du COR. Pour elle, ces scénarios sont « peu réalistes ». « C’est dommage qu’on n’ait pas retenu de scénario plus réaliste et éventuellement de scénario catastrophe. Nous espérons que ces choix ne vont pas pénaliser la crédibilité de la réflexion. » Le Medef ne s’en cache même pas  : un bon vieux « scénario catastrophe » servirait une « réforme » remède de cheval  !

L’épouvantail 
du COR

L’épouvantail est l’homme de paille du jardinier et le rapport du COR celui de Laurence Parisot ou de Nicolas Sarkozy. Les prévisions financières vont être détaillées dans une seule perspective  : faire peur aux salariés et truquer les termes du débat. Les trois scénarios dessinés par cet organisme nommé par le pouvoir ensevelissent l’opinion sous une avalanche de déficits pour imposer le report de cinq ans du départ effectif à la retraite, c’est-à-dire au-delà de soixante-six ans en 2020 et soixante et onze ans en 2050  ! Les hypothèses étant fondées sur l’état de crise actuelle, sur le maintien du chômage à un niveau très élevé et surtout sur le dogme patronal de l’impossibilité d’améliorer la participation patronale, un film catastrophe est produit au service de la déclaration d’Éric Woerth  : « Il y a un sujet sur lequel évidemment le gouvernement n’est pas ouvert, c’est l’augmentation des prélèvements. » Pas touche aux revenus financiers, aux spéculations boursières, aux stock-options ni aux dividendes versés aux actionnaires  ! Tous sont pourtant ponctionnés sur les fruits du travail  ! Et ces bons apôtres prétendent agir dans l’intérêt des générations futures alors qu’ils le foulent au pied, en refusant de taxer les fortunes.

Parmi les ressources laissées en friche par le COR, plus de 30 milliards d’euros figurent dès cette année… Il s’agit des allégements de cotisations sociales consenties au patronat. Mais il est un nouveau dogme devant lequel le gouvernement voudrait que tous s’inclinent  : c’est aux salariés et à eux seuls de financer leur retraite, comme si les pensions n’étaient pas des salaires socialisés par le jeu de la répartition. Voilà qui permet d’exclure le patronat de ceux qui seront sollicités et à Laurence Parisot de réclamer toujours plus de sang et de larmes… pour les autres.

Rien d’étonnant à ce que, pour 71 % des personnes interrogées par Opinionway pour l’Institut de France, le mot « capitalisme » évoque quelque chose de négatif et que 77 % des Français considèrent que la croissance économique ne bénéficie qu’à un petit nombre, que ces bénéficiaires sont, pour 87 % des sondés, les actionnaires, tandis que les deux tiers voient dans les salariés les principales victimes du système. C’est vrai  ! Et le dossier des retraites, tel que le gouvernement voudrait le boucler et le bâcler en quelques semaines, en apporte confirmation en un temps où les profits atteignent des records, même écornés par les soubresauts économiques, pour les géants du CAC 40. Le droit à la retraite à soixante ans constitue une véritable conquête sociale qu’un pays, qui a doublé en quelque trente ans les richesses qu’il crée, a la possibilité de financer. Alors que les États-Unis commencent à peine à mettre en place un système de protection sociale, la France en a mis un au point qui contredit le principe de « la concurrence libre et non faussée », qui isole chaque salarié face aux multinationales. 58 % des personnes interrogées dans le sondage déjà cité sont persuadées qu’on peut « inventer mieux » que ce système capitaliste « imparfait » à leurs yeux. Raison de plus pour ne pas en abandonner les prémices, la retraite à soixante ans pour tous avec des pensions convenables.

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